C'est un village de 1600 habitants, à la frontière avec la Hongrie, à 70km de Vienne. Bienvenue a Nickelsdorf, petite commune autrichienne qui a attiré ce week-end en quelques heures, tous les projecteurs. Un village qui démontre par l'absurde à quel point les règles d'asile en Europe sont devenues intenables et dépassées. Le traité de Dublin qui stipule que "l'État par lequel un demandeur d'asile est rentré dans l'Union européenne est celui qui doit examiner cette demande". Ce n'est plus le cas depuis ce week-end.
Depuis que
l'Autriche et l'Allemagne ont annoncé que tous les demandeurs d'asile
arrivés depuis la Hongrie pourraient demander l'asile dans ces deux pays. C'est ainsi que des
milliers de réfugiés sont arrivés hier à Nickelsdorf, point de transit pour
Vienne ou pour Salzbourg. C'est l'envoyé spécial de Médiapart Christophe
Gueugon qui raconte ce matin ce qu'il convient d'appeler une opération
humanitaire d'ampleur. A Nickelsdorf, un camp d'accueil des réfugiés a été installé, un hangar immense en plein
milieu.... d'un parc éolien. Les lumières rouges qui clignotent en haut des
éoliennes donnent d'ailleurs une atmosphère étrange aux lieux. On y
distribue autant de nourriture que de vêtements, des médecins circulent,
examinant ici un jeune garçon, là un bébé. 250 réfugiés, dont s'occupent 150
volontaires. On a plus de nourritures et de vêtements qu'il n'en faut explique une
bénévole de la Croix-Rouge. Les habitants ont défilé tout le week end pour
apporter avec leur voiture tout ce qu'ils pouvaient donner.
Au milieu de cette
ruche, il y a Ayham, 24 ans. Il vient d'Alep en Syrie. Il est arrivé ce week-end avec ses parents ses frères et sa fille de 3 ans qui galope entre les lits
de camps. Ayham raconte le cauchemar qu'ils ont vécu en Hongrie, la faim, le
froid. La police qui les traite de terroristes. Ayham insiste : «
Quand je suis arrivé ici, j'ai su ce que c'était que l'humanité :
« Vous qui êtes journaliste, dites-leur, dites bien au monde à quel point les
Autrichiens et les Allemands sont des anges. »
"La leçon de
générosité de l'Allemagne" titre d'ailleurs ce matin Le Parisien. Avec la photo de ces
réfugiés qui descendent d'un train et qui sont accueillis par des habitants qui
applaudissent, leur sourient et tendent des ballons aux enfants. Photo
également en une du Herald Tribune édition internationale, des dizaines de
chaussures alignés dans le hall de la gare de Francfort, des ballerines
roses, des baskets, des bottines avec une inscription à la craie par
terre "family shoes, welcome refugees". (Chaussures pour les familles, bienvenue aux réfugiés).
Comment un pays qui
fut le repoussoir des persécutés de la seconde guerre mondiale est-il passé si
vite des ténèbres à la lumière ? C'est la question que se pose Dominique Moisi
dans Les Échos ce matin. Comment le rêve allemand s'est-il substitué au rêve américain
d'hier ? Eh bien c'est le
leadership politique qui fait la vraie différence entre l'Allemagne et le reste
de l'Europe. Angela Merkel ne se demande pas si elle risque de perdre les
prochaines élections. L'Allemagne n'est plus seulement la première puissance
économique européenne, elle est devenue sa première puissance morale. Elle doit
être une source naturelle d'inspiration pour tous. Quand l'histoire frappe à
la porte, sous la forme de centaines de milliers de réfugiés, on ne perd pas
son temps à ménager les mouvements populistes. A ce petit jeu, on perd d'abord
son âme et les élections ensuite.
Voilà au moins une
promesse tenue ironise Philippe Marcacci dans l'Est républicain. Le Président
va donner sa 6ème conférence de presse, une tous les 6 mois comme promis. Mais
ces grand-messes a répétition ont banalisé sa parole et l'exercice condamne François Hollande à une gesticulation dont l'écho masque à
peine le peu d'effet. Le Figaro revient
bien sur sur le sondage IFOP RTL qui donne le Président battu dès le premier tour. Il n'a pourtant en rien renoncé à 2017 affirme le
journal l'Opinion qui ironise en titre "Mes changements c'est
maintenant". "Le
changement ? plus qu'un an" titre Libération de son coté. C'est dans un an
que s'ouvrira la campagne présidentielle. François Hollande se
déterminera tard sur sa candidature disent les visiteurs du soir, il attend le
trou de souris dans lequel il pourra s'engouffrer.
Et puis il y a le foot ce soir qui intéresse aussi la presse. France-Serbie à Bordeaux en match amical. Alors pour savoir où en
est l'Équipe de France à 9 mois de l'euro, il faut bien sûr regarder les
matches, étudier son jeu, scruter les attitudes, mais pas seulement. Le journal l'Équipe s'est penché sur les mots bleus,
pas ceux qu'on dit
avec les yeux mais ceux utilisés par les membres de l'Équipe de France.
On apprend au passage
qu'en 5 jours de conférence de presse, ils ont prononcé 7500 mots
différents. Des mots révélateurs de l'état d'esprit et des préoccupation
actuelles des Bleus. Et le mot qui est revenu le plus souvent en 5 jours, et
bien c'est je. Pas jeu, JEU, mais je : J-E. 107
occurrences, loin devant le mot équipe, entendu à 36 reprises
et le mot confiance 6 occurrences. Autant que le mot nous. L'Équipe
note que "le plaisir et l'envie" sont tout de même plus fréquents que
"la pression ou les problèmes"...
JE, nous, confiance, il ne manque plus que le mot croissance et hop on passe de Clairefontaine à l'Élysée !
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