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Naissances : le chômage retarde l'arrivée du premier enfant des Français
Même si la fécondité a très peu chuté, la crise économique a incité les personnes sans emploi à patienter avant de mettre au monde leur premier enfant.
Un papa donne le biberon à son bébé qui vient de naître (illustration)
Crédit : JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
Partout en Europe, la crise économique a particulièrement fait reculer la fécondité. La France, qui conserve toutefois un taux de naissances élevé selon l'Insee, a été plutôt épargnée par ce phénomène malgré une baisse sensible de 2,75% lors du premier semestre 2015. Néanmoins, la mauvaise conjoncture a tout de même eu un impact sur le comportement fécond des Français. Selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined) effectuée entre 2005 et 2011, les hommes et les femmes ont moins l'intention d'avoir un premier enfant dans un avenir proche lorsqu'ils sont au chômage.
En 2005, parmi les milliers de Français interrogés, 24% des hommes et 38% femmes sans emploi affirmaient voir devenir parents dans les trois années à venir. Six ans plus tard, l'étude souligne que seulement 16% de ces hommes et 23% de ces femmes ont concrétisé leur projet. En revanche, plus de la moitié des hommes et des femmes qui n'ont pas du tout été touché par le chômage entre 2005 et 2011 ont mis au monde un bébé.
Pas de conséquence sur le deuxième enfant
"Le lien entre expérience du chômage et calendrier de fécondité est confirmé pour les femmes", explique l'étude. Pour les hommes, le chômage a surtout pour effet de retarder leur mise en couple. "Obtenir un emploi stable permet en effet de disposer des ressources financières nécessaires à l'installation du couple", peut-on également lire dans le rapport.
Si le premier enfant tarde désormais à venir, le deuxième n'est en revanche pas touché par cette tendance. Les Français et Françaises déjà parents d'un enfant "ont davantage concrétisé leur souhait", affirme l'Ined. 64% des personnes qui avaient affirmé vouloir un deuxième bébé ont en effet déclenché une grossesse. La naissance du deuxième enfant s'avère donc "plus automatique et moins tributaire" des conditions économiques que pour son premier enfant.
