Milo Delage : "Les gens du voyage ont toujours été stigmatisés"

REPLAY - Le rejet de la demande de sortie d'un détenu sous escorte pour aller aux obsèques de son frère était "prévisible" au vu des événements selon le porte-parole des gens du voyage en France.

Vincent Parizot

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Au lendemain des violences de la part de la communauté des gens du voyage à Moirans (Isère), la juge d'application des peines d'Albertville a rejeté ce mercredi matin 21 octobre la demande d'autorisation de sortie d'un détenu pour assister aux obsèques de son frère. "Au vu des événements c'était prévisible" pour Milo Delage.

Président de l'association France Liberté Voyage et porte-parole des gens du voyage en France, ce dernier, comme l'ensemble des gens du voyage assure-t-il, condamne les émeutes et mutinerie qui ont eu lieu la veille pour faire libérer le jeune homme. Il pointe par ailleurs la méconnaissance de sa communauté dans ce genre de démarches : les proches du détenu avait demandé en premier lieu sa libération totale. Pour ne plus en arriver là, il faut leur expliquer comment faire explique-t-il.

Ce qui s'est passé à Moirans est gravissime

Milo Delage, président de l'association France Liberté Voyage et porte-parole des gens du voyage en France

Malgré les erreurs de sa communauté, Milo Delage appelle au respect du deuil d'Adèle Vinterstein, qui a par ailleurs préféré annuler les obsèques de son fils, et peut-être même la justice à revoir sa décision un peu plus tard.

Selon lui, les événements de la veille ne sont pas que le fait des gens du voyage. Il évoque même une manipulation de la part d'éléments extérieurs pour pousser la communauté à agir de la sorte. Une théorie qui ne s'applique pas aux événements antérieurs, comme le blocage de l'A1 à Roye, rétorque Vincent Parizot. À chaque fois, il y avait "mort d'homme(s)" rappelle alors Milo Delage, pour qui malheureusement "l'être humain ne raisonne pas toujours normalement".

Le porte-parole des gens du voyage, pour qui ces derniers ont "toujours été stigmatisés" et ne sont pas "considérés comme des Français", évoque également la difficulté de parler au nom de sa communauté, qui est très diverse entre les forains, roms, gens du cirque ou encore gitans.

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