Michaël Pascal, juge des enfants, sait que sa parole a un prix pour les jeunes

Sa vocation précoce de juge des enfants, Michaël Pascal l'attribue à un téléfilm qu'il a vu vers l'âge de 14 ans. Verdun est son premier poste à la sortie de l'école. Malgré un visage aux boucles encore juvéniles, il assume l'autorité qu'il doit incarner. "Ce n'est pas forcément un moment de plaisir pour les mineurs de venir dans mon bureau. Ce n'est pas quelque chose dont je me flatte, mais je pense que je peux paraître assez dur. Après, on a plusieurs visages, et le travail en offre un bien particulier", confie-t-il.

La solitude de la fonction ne l'effraie pas. "La question de savoir si on a pris une bonne ou une mauvaise décision est très relative. Je pense que la chose que l'on apprend le plus rapidement possible c'est l'humilité. On fait ce qu'on peut", explique Michaël Pascal. Les mesures de placement ne sont pas faciles à annoncer. Il décore les murs de son bureau avec les dessins des enfants qu'il reçoit. "Les petits ont besoin de douceur. L'idée n'est pas de les piéger pour qu'ils puissent s'exprimer, mais qu'ils se sentent à l'aise", note-t-il.
L'autre partie de ses dossiers concerne les mineurs délinquants. "On les voit grandir, on les voit mûrir, on les voit parfois devenir très bêtes à l'adolescence, on en voit en sortir. Il y a quelque chose d'affectif", raconte Michaël Pascal. Il sait que sa parole a du prix pour les jeunes. Il aime les encourager en allant déjeuner au restaurant d'application où certains sont en stage.

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