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Marseille : un homme jugé pour le meurtre d'un cambrioleur

En mai 2011, un homme de 59 ans avait tiré sur des cambrioleurs, tuant un jeune de 15 ans. Son procès est en cours.

La famille de l'adolescent tué par balle peu après un cambriolage
Crédit : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP
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"Je ne voulais pas que cela arrive, je ne voulais pas le tuer. Je voulais juste faire peur et que ça s'arrête là", a expliqué Jean Gabro, 59 ans, jugé par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône pour le meurtre d'un adolescent de 15 ans qui venait de commettre un cambriolage dans les quartiers nord de Marseille. 

Il se présente comme un ancien "petit responsable dans le bâtiment". Le 2 mai 2011, après avoir observé les allées et venues de deux jeunes gens dans la cour d'une société de gardiennage mitoyenne de sa maison du 15e arrondissement, l'accusé avait tiré à trois reprises à l'aide d'une carabine 22 long rifle, blessant mortellement d'une balle en plein coeur Antoine Rodriguez, 15 ans, domicilié dans la cité voisine de La Bricarde.

Les débats se déroulent dans un climat parfois tendu entre les parties civiles et les avocats de la défense Mes Eric Dupond-Moretti et Dominique Mattéi.

"Un gosse est mort, c'est un drame absolu. Il (l'accusé) ne revendique pas la mort de ce gosse et je voudrais pouvoir m'exprimer sans 'houspillages', sans invectives", s'est emporté Me Dupond-Moretti, en réponse aux nombreuses réprobations montant du banc des parties civiles.

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Avant le début de l'audience, le président de la Cour a fait retirer de la salle les photos de la victime et des fleurs déposées par ses proches, à qui il a également demandé d'ôter leurs tee-shirts ornés du visage d'Antoine.

L'accusé dit avoir tiré "sans vouloir blesser qui que ce soit"

Immédiatement après les faits, Jean Gabro avait juré avoir tiré "sans vouloir blesser qui que ce soit", comme le raconte le directeur d'enquête, entendu à la barre. "Il ne comprenait pas ce qu'il avait pu faire de mal. Il ne faisait pas le lien entre ce tir et le décès", explique-t-il.

Même constatation du médecin qui a appris à l'accusé la mort du jeune cambrioleur. L'accusé n'en aurait montré "aucune fierté". "Quand il m'a dit qu'il avait tiré, je lui ai répondu 'alors vous l'avez tué'. Son regard était dans le vide, il avait l'air ébahi", déclare-t-il devant la cour.

Selon l'enquête, les deux adolescents qui s'enfuyaient après leur vol, étaient dissimulés par un grillage recouvert d'une toile occultante. L'expert balisticien a quant à lui établi que le tir avait été direct depuis la fenêtre du 1er étage où vivait Jean Gabro. L'idée d'un ricochet, suggérée un temps par l'accusé, a très vite été abandonnée.

Pour nous quand on ne vise pas, il n'y a pas d'intention.

Le directeur de l'enquête

"Il n'a pas menti lorsqu'il dit qu'il n'a pas visé. Pour nous quand on ne vise pas, il n'y a pas d'intention. Visiblement, il a tiré 'au jugé'", a affirmé pour sa part le directeur d'enquête.

Outre l'arme utilisée pour le meurtre - une carabine de marque Erma-Werke - , l'ancien chef de chantier avait accumulé dans son petit appartement un véritable arsenal: deux carabines, plusieurs fusils, dont un fusil à pompe, des munitions en nombre, des cartouchières, des chargeurs approvisionnés.

L'accusé, fils de militaire, est dépeint comme un homme serviable et gentil dont le caractère avait changé après une agression subie en 2008. Il avait reçu un coup de barre de fer sur la tête alors qu'il s'opposait au vol de son véhicule.

La victime avait un casier judiciaire vierge

Jean Gabro a justifié la présence chez lui de cinq carabines et plus de 200 munitions par cette agression : "On a failli me tuer M. le juge ! Les policiers les ont pas attrapés ceux qui ont failli me fendre le crâne", s'est-il emporté.Jean Gabro vivait dans le noyau villageois de Verduron entouré de grandes cités dont La Castellane, haut lieu du trafic de stupéfiants. Les faits avaient suscité "une grande stupeur" et "un attroupement sur les lieux", a raconté à l'audience un enquêteur, à la barre.

Surnommé Tolcio, Antoine Rodriguez, la victime, avait un casier judiciaire vierge. "C'était un enfant gentil qui faisait quelques bêtises comme tous les enfants de son âge, sans plus", selon un enquêteur. Et selon un témoin, "c'est un petit qui volait, c'était obligé parce que tout le monde vole à La Bricarde mais c'était le jeune le plus gentil du quartier".

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