En matière économique, les premières décisions d'Emmanuel Macron vont se jouer en trois temps. Façon valse. D'abord, dès la fin des élections législatives : le lancement de la réforme du marché du travail. Le but de la réforme est de permettre aux entreprises et aux branches professionnelles de négocier, chacune à leur niveau, les conditions de travail, avec l'accord des syndicats majoritaires ou bien par référendum. Ensuite, à l'automne (septembre-octobre) : le vote du Budget 2018, où seront regroupées les mesures fiscales, qui n'interviendront qu'en janvier 2018. Citons la disparition progressive de la taxe d'habitation pour les foyers gagnants moins de 5.000 euros par mois, la baisse des charges sociales salariales pour augmenter le salaire net, la réforme de l'ISF, mais aussi la hausse de la CSG.
Le troisième temps (fin 2017-début 2018) : les réformes à long terme. Cela concerne la réforme des retraites (pour unifier les différents systèmes à horizon de cinq ans), le lancement du programme d'investissement et la réforme de l'assurance-chômage et de la formation.
On le voit avec ce calendrier, la priorité est sociale, et non pas fiscale, contrairement à ce qui se passe d'habitude, où un nouveau président fait tout de suite voter un correctif budgétaire pour l'année en cours. Il n'y aura rien de cela ici. S'il choisit le social pour attaquer son mandat, c'est parce que c'est le chômage qui est évidemment le principal problème du pays.
Emmanuel Macron croit que la réforme du marché du travail est un levier essentiel, pour redonner confiance aux chefs d'entreprise. Il va faire la fameuse loi Macron 2, qu'il n'avait jamais pu porter lorsqu'il était à Bercy. C'est tout à fait justifié au plan économique, mais c'est très risqué au plan politique.
On voit bien que le marché du travail, c'est la réforme sur laquelle va se cristalliser l'opposition à Macron, celle du Front national et celle de "La France Insoumise". C'est-à-dire, si l'on se fie au premier tour, 40 à 45% des Français.
On peut redouter ce qu'on appelle un "troisième tour social. Il va falloir qu'il soit très vigilant pour éviter un mouvement social d'importance. Cela dépendra aussi bien sûr du résultat des législatives, et de sa majorité. Mais dans tous les cas, un homme va jouer un rôle clé, c'est le patron de la CFDT, Laurent Berger. Ce syndicat réformiste, qui est depuis quelques jours la première centrale syndicale du pays, sera l'interlocuteur du gouvernement et du président sur les questions sociales. Côté patronat, l'homme clé de la négociation sociale, c'est Alexandre Saubot, patron de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), lui aussi un réformiste.
La conjoncture est meilleure qu'elle n'a jamais été depuis cinq ans. Pour la première fois depuis longtemps, la zone euro a fait mieux, début 2017, que les États-Unis, en matière de croissance. Alors ça va aller mieux, mais attention. C'est l'économie connectée au monde qui va mieux : celle des grandes entreprises principalement, et des régions déjà dynamiques, comme la région parisienne et le Sud-Ouest. L'autre France, qui n'a voté pour Macron que de façon clairsemée, ne sent pas le vent de la reprise.
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