La guerre des hosties a lieu à quelques jours de
Pâques et de la présidentielle. Faut-il acheter français ? Faut-il demander aux fidèles catholiques de communier
français ? Le débat sur le protectionnisme, relancé par Trump et qui agite
notre présidentielle s’invite même devant les autels des églises. Les hosties qui ont toujours été Made in
France sont menacées par la concurrence étrangère.
En France, une petite trentaine de monastères de sœurs - il n’y a
que des religieuses - vivent de la fabrication de ces pastilles rondes qui
servent pour le sacrement de la communion. Ces couvents aujourd’hui tirent la langue car
les ventes chutent. La production française d’hosties a baissé de 30% en 10 ans. Ça s’explique par la baisse de la pratique religieuse bien sûr
mais aussi par les prix cassés proposés par les concurrents en Pologne, en
Italie et aux États-Unis revendus par des sites internet français.
Pour le lot de 1.000 hosties cuites dans les ateliers des
monastères français, on est à 18 euros quand les usines de l’Américain Cavanagh, le numéro un mondial de l’hostie, lui, affiche 11 euros. "Concurrence déloyale", dénonce sœur Marie-Samuel de l’abbaye Notre-Dame-de-Bon-Secours. L’abbaye près de Carpentras est le numéro un français de
l’hostie. Elle en produit 21 millions par an, pendant que le géant américain
Cavanah est à 850 millions.
À moins de demander à ses religieuses de faire les trois-huit et de
zapper des prières, sœur Marie-Samuel ne voit pas comment elle peut aligner ses
prix. Elle est donc partie en croisade pour redonner du sens à l’hostie "Made in France". "Nous n'avons pas le droit de laisser nos monastères en difficulté, explique-t-elle. Donc achetez français oui ! On a tout intérêt à consommer local". Si la "guerre de
l’hostie" est perdue par ces monastères français, c’est leur existence
même qui est menacée.
Pour ces religieuses cisterciennes notamment, c’est vital.
Les ventes d’hosties constituent leur unique gagne-pain. Pour que ses sœurs n’aillent pas pousser un jour la porte de Pôle
Emploi, Sœur Marie-Samuel se bat donc pied à pied. Elle a déjà fait plier en 2009, le sanctuaire de Lourdes - très
gros mangeur d’hosties avec ses pèlerins - qui s’apprêtait - sacrilège -
à se fournir en hosties polonaises.
Elle a écrit à tous les diocèses de France pour qu’ils
sensibilisent les paroisses qui, dit-elle, ignorent les conséquences de leurs
achats. Et dernièrement Sœur Marie-Samuel a refusé d’expédier une commande
d’hosties venues de Chine accompagnée par une demande de visite d’une
télévision chinoise. Elle a flairé l’espionnage industriel… Il ne manquerait plus que les hosties soient "made in China".
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