À Jausiers, dans le parc du Mercantour, il faut parcourir plusieurs kilomètres de piste en 4x4 pour rejoindre le troupeau de 400 brebis que garde Gilles Richard, un berger écovolontaire. Nous somme sur le territoire du loup, "un animal qui est imprévisible", des mots de Philippe Reyne, l'éleveur de brebis auquel Gilles Richard vient apporter son aide. Philippe Reyne a déjà connu "11 ou 12 attaques". "La plus grosse, ça a été six bêtes", se souvient-il. Seulement, le berger n'a rien contre les loups. "Mais je n'ai pas envie qu'ils mangent les brebis non plus. Je ne vois qu'une solution, c'est qu'il y ait du monde".
Alors Philippe a recruté des bergers bénévoles pour passer les nuits auprès de son troupeau. Gilles Richard est l'écovolontaire du moment auprès du troupeau. Géomètre Montpelliérain fraîchement retraité, il s'improvise berger le temps de quelques semaines. "On met les filets, on se promène autour des brebis et on fait en sorte que le loup nous sente et qu'il ne vienne pas attaquer les brebis, explique-t-il. On n'a pas de fusil on n'a rien, on dort près des brebis la nuit. La présence humaine c'est vraiment ce qu'il y a de plus efficace." Et cela fonctionne, à petite échelle en tout cas, en renfort de clôtures parfois électriques autour des pâturages. Cet été, une quarantaine de troupeaux ont ainsi été protégés.
Philippe Reyne est heureux de cette aide des écovolontaires, "mais cela est contraignant parce qu'il faut les nourrir, leur donner un endroit pour pouvoir dormir, se laver. Ce sont des contraintes qui nous sont imposées", nuance-t-il. Pour Éric Vissouze, coordinateur de l'association PastoraLoup qui a mis en place ce fonctionnement, il faudrait "plus de volonté de la part des éleveurs". "Certains peuvent faire de la résistance parce que, pour eux, accepter la moindre protection, c'est accepter la présence du loup alors qu'ils n'en veulent pas du tout".
Mais quel que soit le niveau d'abattage de loups autorisé, voir des bergers armés de fusils de chasse 24h/24 derrière chaque troupeau est utopique. La seule solution est de débloquer de l'argent pour financer ces bergers supplémentaires. "Il ne faut pas se leurrer, le loup, ça reviendra cher. Si on veut qu'il existe, qu'il soit en France, ça reviendra cher, c'est sûr", conclut Philippe Reyne.
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