Une trentaine de parents d'élèves d'un collège de Biscarosse, jugés mardi 1er mars en correctionnelle pour dénonciation calomnieuse d'enseignants, avaient accusé de harceler et humilier des élèves, sur fond de rivalités entre enseignants. Ils encourent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.
En 2013, une trentaine de parents se constituent en collectif et interpellent l'Éducation nationale pour dénoncer les agissements de plusieurs enseignants du collège. Ils pointent les brimades, humiliations et mauvais traitements qu'auraient subi leurs enfants, en particulier de la part d'un professeur de sport de 59 ans : un fils attrapé durement par le bras, un autre victime de brimades, nu au sortir de la douche, une fille "harcelée" pour s'être souvent fait renvoyer de cours. L'affaire avait eu un fort retentissement médiatique. Des collégiens et des parents étaient allés jusqu'à évoquer face aux caméras les violences et les insultes.
Les enquêtes, interne comme pénale, avaient abouti au classement sans suite du dossier, mais le parquet s'était retourné contre les parents, engageant alors des poursuites. L'enseignant mis en cause, lui, n'exerce plus depuis les faits, attendant la retraite, mais est "détruit psychologiquement", selon son avocate Me Laure Darzacq.
L'audience au tribunal de Mont-de-Marsan, mardi 1e mars, a révélé un climat de ressentiments et de vengeance régnant alors entre enseignants du collège, où deux autres professeurs auraient pu manipuler des parents sur la constitution du collectif. Ces deux enseignants, qui faute d'éléments n'ont pas été inquiétés par la justice, ont depuis fait l'objet de sanctions disciplinaires, mais celles-ci ont été annulées par le tribunal administratif de Pau, a indiqué à l'AFP leur avocat Me Jérôme Kuznik, qui défend aussi des parents.
"On était en pleine période d'évaluation des professeurs", "il y a eu un déchaînement d'horreurs", a souligné mardi la principale du collège de l'époque. Quelques parents, parmi la quinzaine présents à l'audience mardi, ont continué d'accabler l'enseignant. Mais plusieurs autres ont reconnu que le collectif a pris des proportions qu'ils n'avaient pas imaginées. "Je me doute qu'il y en a qui en ont rajouté", a ainsi déclaré une mère.
Le procureur, Jean-Philippe Recappé, a requis une peine de 1 000 euros d'amende avec sursis pour les parents qu'il considère coupables de dénonciation calomnieuse, et la relaxe pour une douzaine d'autres qui s'étaient écartés du collectif incriminé. À l'issue de l'audience, qui a duré tard dans la soirée, le jugement a été mis en délibéré au 19 avril.
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