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La SNCF devant la justice pour la mort de deux supporters lillois en 2009
Le réseaux ferroviaire sera jugé pour "blessures" et "homicides involontaires" dix ans après l'accident survenu sur un pont ferroviaire qui a fait deux morts après un match entre Lyon et Lille.
La SNCF se retrouve devant la justice. Le réseau va être jugé par le tribunal correctionnel de Bobigny, et devra répondre de "blessures" et "homicides involontaires". Renvoyée en tant que personne morale, elle encourt une amende de 450.000 euros.
En 2009, des supporters avaient été heurtés de plein fouet à la sortie du Stade de France. Deux d'entre eux sont morts, fauchés par un RER après s'être égarés sur les voies. Un enfant de 10 ans et un ado de 18 ans tués, 11 personnes blessées : l'accident, survenu sur un pont ferroviaire après un match entre Lyon et Lille, avait suscité une vive émotion, notamment chez les supporters du Losc.
Un procès qui va "permettre de tourner la page"
"Ça fait six ans qu'on attend ça. Ça va nous permettre de tourner la page", estime Christian Duminy, grand-père du petit Jordan, mort à 10 ans. Le père du garçonnet, grièvement blessé, est lui resté gravement handicapé.
Ça fait six ans qu'on attend ça
Christian Duminy, grand-père d'une des victimes
"Il a passé six mois dans le coma. Il n'arrive plus à marcher et a souvent des absences", raconte Christian Duminy, qui ne fera pas le déplacement lundi à Bobigny. "Ça serait trop douloureux. Rien que passer devant le Stade de France, ça me fait mal", confie-t-il.
L'audience pourrait être reportée
En raison d'un problème de procédure, l'audience pourrait néanmoins être reportée. "Le juge a fait un mauvais copier-coller, il n'a pas pris en compte mon client dans son ordonnance", assure Me Delbarre, avocat des Duminy, qui compte demander un renvoi du dossier devant le juge d'instruction.
Les supporters, venus assister au match entre l'OL et le Losc depuis la métropole lilloise, tentaient de regagner leur bus garé à 600 mètres du Stade de France lorsqu'ils ont été heurtés par un train, le 7 mars 2009. Ils souhaitaient à l'origine reprendre le chemin suivi à l'aller, mais ont été bloqués par un barrage de police. Ils se sont alors égarés et ont fini par gravir un escalier interdit au public menant aux voies, plongées dans l'obscurité. Mais une grille était ouverte, sans panneau signalétique, et "il n'y avait pas d'éclairage", raconte Me Laurent Guilmain, conseil de l'un des 11 blessés.
