Comment les autorités françaises ont pu laisser un adolescent de 16 ans s'envoler pour la Turquie, "notoirement connue pour être la porte d'entrée vers la Syrie" sans s'en inquiéter ? C'est la question que se pose aujourd'hui une mère de famille dont le fils est parti en 2013 faire le jihad en Syrie et son avocate. Les deux femmes vont demander ce mardi 9 juin au tribunal administratif de condamner l'État à lui verser des indemnités pour ne pas avoir empêché le jeune homme de quitter le territoire.
B., 16 ans, venait de célébrer Noël avec sa mère et ses trois frères et sœurs à Nice, quand il décide le 27 décembre 2013 de partir combattre en Syrie avec trois autres Niçois. Récemment converti à l'islam, le jeune homme, qui ne montrait aucun signe de radicalisation selon sa mère, se rend à l'aéroport de Nice, où il sera contrôlé avec pièce d'identité par la police de l'air et des frontières, en direction d’Istanbul pour rejoindre la Syrie où il se trouverait toujours, selon sa mère qui l'a eu récemment au téléphone.
Cette dernière, qui assure n'avoir appris les intentions de son fils "que quelques jours avant son départ" par des jeunes de la cité, avait signalé sa disparition au commissariat dans la nuit du 27 au 28 décembre, alors qu'elle était sans nouvelles de lui depuis 24 heures.
"La police a commis une faute grave et un manque de discernement s'agissant d'un mineur, non accompagné, qui se rendait avec un aller simple en Turquie sans bagage", estime l'avocate. Considérant que les services de police ont manqué à leurs obligations, la mère de famille demande au tribunal administratif de Paris de condamner l'État à lui verser 110.000 euros pour elle et ses trois autres enfants au titre du préjudice subi.
"Ce n'est pas l'argent que nous visons, mais nous voulons faire prendre conscience qu'une erreur a été commise. Il faut que les départs de mineurs pour le jihad cessent", défend Me Maktouf. Dans une lettre adressée à la famille, le ministère de l'Intérieur, qui motive son refus d'indemnisation, considère pour sa part que ses services n'ont pas commis de faute puisque le jeune homme a bien été contrôlé et qu'une simple carte d'identité suffit pour partir à l'étranger. Il estime que le jeune homme ne faisant l'objet d'aucune mesure d'interdiction de sortie de territoire, la responsabilité de l'État ne saurait être engagée.
Le numéro vert de signalement au jihad créé il y a un an a permis d'établir qu'un quart des 1.864 personnes signalées pour s'être radicalisées concernent des mineurs. On estime à quelque 500 le nombre de Français ou résidents en France combattant actuellement en Syrie.
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