MERCI, cinq lettres écrites à l'arrière d'un bus à impériale qu'un automobiliste a croisé dimanche 10 juillet au matin. Il a pris son téléphone et a filmé le bus pendant qu'il le doublait, sur les côtés, on pouvait lire "Les Bleus champions d'Europe 2016". C'est le bus qui avait été préparé en cas de victoire. Depuis hier soir beaucoup pensent que l'engin nous a porté la poisse.
Et ils ont peut-être raison, le site du
Huffington Post a mené l'enquête : d'où venait ce bus et quelle était la route
sur laquelle il circulait ? C'était une
route de Bretagne, le bus rejoignait Paris après avoir quitté Janzé en
Île-et-Vilaine, où se trouve l'entreprise Podiocom fournisseuse des bus à
impériale qui circulent à Rennes. En zoomant sur la plaque d'immatriculation du
bus, on découvre son passé peu glorieux : il avait déjà été décoré pour rien,
pour la finale de la coupe de France 2014 que le Stade Rennais avait perdue.
Pour fêter
la victoire des Bleus, on avait donc préparé un bus qui avait déjà servi pour
une équipe qui n'a rien gagné depuis 1971. "Merci", cinq lettres, comme le mot de
Cambronne. C'est comme merci, mais avec un D et un E à la place du C
et du I.
"La réussite a fini par prendre la poudre d'escampette" écrit Le Parisien - Aujourd'hui en France ce lundi 11 juillet au matin. La réussite a pris un bus portugais ce qui donne ce dessin de Soulcié dans l'Équipe. On y voit le bus des Portugais qui vient de rouler sur un animal qui crie "miaou", titre du dessin : " c'était la chatte à Deschamps".
Il y a aussi beaucoup de tristesse dans les journaux ce lundi matin. Le mot qui revient le plus souvent c'est "cruel" : il est Une de La Provence, du Républicain Lorrain, "Si cruel" titre l'Union, "Tellement cruel" pour Le Parisien, "Trop cruel" pour La Dépêche du Midi. On retrouve aussi les mots "désillusion", "rêve brisé", "Abattus" en Une du Midi Libre."Accablés" en Une de L'Équipe sur une photo de Paul Pogba qui pleure dans son maillot. "La France se réveille forcément ce matin avec un sentiment de gâchis" écrit Jérôme Cazadieu dans son édito, "le Portugal était un adversaire à sa portée, mais ce n'est malheureusement pas toujours la meilleure équipe qui soulève la coupe."
Grégory Schneider dans Libération semble lui répondre: "c'est le vainqueur qui a raison, il a compris son temps mieux que les autres (...) ce sont les soldats qui ont gagné pour le Portugal, pas les têtes d'affiche." Libé qui fait la Une la plus cruelle de ce lendemain de défaite "Comme des bleus".
"C'est une
cruauté qui ne s'est pas annoncée ; qui a surgi au coeur de la prolongation dans
les minutes éreintées où les équilibres se distendent" écrit Vincent Duluc dans L'Équipe,"grâce a un but magnifique d'Eder, le Portugal a fait vivre à l'équipe
de France ce qu'il avait enduré en 2004 face à la Grèce, et les Bleus sauront
tout, dans les semaines à venir, de ces jours et de ces nuits où la
déception surgira, sans prévenir, à chaque moment de la vie ordinaire. Il faudra
porter le deuil de cette défaite."
C'est aussi ce que dit Pierre Fréhel dans le Républicain Lorrain : "les défaites sont à oublier au plus vite, mais le malheur veut que perdre une finale ne s'oublie jamais". "Regrets éternels" titre 20 minutes pour qui "ce poteau de Dédé Gignac, on va en pleurer des nuits entières. Des années même." 20 minutes qui pour clôturer ce mois de compétition propose de découper dans ses pages un avion en papier bleu blanc rouge, pour planer encore quelques jours après cet Euro.
Il est
question de désillusion partout, mais il est aussi question partout de
gratitude, avec ce mot à l'arrière du bus décoré pour rien, "merci". "Merci les
Bleus" titre la Voix du Nord, "Merci quand même" pour la Charente Libre et
L'Écho Républicain; "Merci pour ce moment" titre même l'Humanité pour qui "la
communion qui a accompagné les Bleus n'est pas dérisoire dans une société qui
n'en permet guère. Elle est un brin de cette espérance tenace qui fait les
nations."
"Merci" écrit
aussi l'Est Républicain sous la plume de Philippe Marcacci, "merci d'avoir
retissé l'histoire d'amour entre les Bleus et la nation des supporters. Merci
pour cette douce brise aux allures d'ivresse aujourd'hui noyée dans un océan de
tristesse. Oui, malgré la déception, merci pour ce
moment."
"Le
football est un sport merveilleux qui peut être aussi cruel qu'une pièce de
théâtre antique" écrit Pascal Coquis dans les DNA. "Hier soir, il y a eu des
larmes de tristesse pour des millions de Français et des pleurs de joie pour une
communauté lusitanienne qui fait tellement partie de notre pays que c'est un
bonheur d'observer le sien. Les Bleus, eux, ont gagné l'amour d'un peuple. Avec
le temps, ils s'apercevront que c'est la plus belle des victoires." Les DNA,
seul journal français à faire sa Une sur les vainqueurs "Le Portugal au paradis
du foot", et puis juste au-dessous il y a ce qu'on appelle dans la presse " un
appel de Une" qui renvoie à un reportage en pages intérieures "La récolte de
l'arnica commence aujourd'hui". L'arnica, une plante médicinale qui soigne les
bleus, on va en avoir besoin.
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