Inondations dans les Alpes-Maritimes : comment expliquer une telle catastrophe naturelle ?

Était-il possible de prévoir de telles intempéries dans le Sud-Est ? La question se pose alors que les paysages de désolation se succèdent entre Nice et Cannes après les inondations qui ont frappé la Côte d'Azur. Avec 17 morts, 4 disparus et de nombreux sinistrés, les dégâts humains et matériels sont extrêmement lourds. À qui ou quoi la faute ? David Lisnard, le maire de Cannes, avait rejeté toute faute humaine au micro de RTL :  "Très objectivement, l'alerte aurait pu être rouge ou verte, devant le déferlement d'eau je ne vois pas ce que l'on aurait pu faire de plus. On ne pouvait rien faire contre ça". 

L'urbanisation mise en cause ?

Certains spécialistes pointent cependant du doigt, l'urbanisation de la Côte d'Azur. "Les constructions sont en partie responsables des dommages humains et des conséquences, l’urbanisation s'est accrue ces dernières années, notamment dans le Sud-Est. Les constructions sont des remparts pour l'évacuation des écoulements et les réseaux des assainissements, qui explosent sous la pression des eaux, sont mal proportionnés pour évacuer une telle quantité d'eau donc on se retrouve avec des torrents qui dévalent la ville en quelques minutes et les réseaux d'assainissement explosent sous la pression", détaille Johnny Douvinet, géographe à l'université d'Avignon. Et de nuancer : "C'est l'une des responsabilités mais ce n'est pas la seule".

Même les bassins de rétention semblent avoir atteint leur limite. "Certains existent. Ils ont pour effet de récolter une partie des écoulements mais ce qui est très dangereux, c'est d'urbaniser à côté de cours d'eau qui ne fonctionnent pas en période normale ou qui réagissent tous les 20 ans", explique le spécialiste qui souhaite "limiter l'urbanisation en zone inondable". 

Quelles sont les solutions ?

Mais alors, quelles solutions envisagées ? Pour Johnny Douvinet, deux solutions existent pour prévoir ces catastrophes naturelles : "Vivre avec, se préparer au pire en cas de pluies importantes ou accepter de ne pas urbaniser dans des zones à risques mais c'est un peu tard, lance-t-il assez pessimiste. Les bulletins de vigilance sont faits pour préparer les citoyens au pire mais c'est humain, les comportements à adopter sont souvent différents en période de crise. Ce n'est pas facile de faire face à une inondation en direct".