Incendie dans le sud : "Nous avons atteint le niveau ultime de danger", estime le Colonel Grégory Allione

Dans les Pyrénées-Orientales, 3.000 touristes ont dû être évacués face aux incendies qui touchent la région et un sapeur-pompier est décédé alors qu'il se rendait sur une intervention, ses trois collègues ont été transportés à l'hôpital en "état d'urgence absolue". Leur véhicule a fait une sortie de route puis plusieurs tonneaux, a précisé Hélène Girardot, directrice de cabinet du préfet. "On a des nouvelles des blessés, ce sont des blessés graves", indique le colonel Grégory Allione, vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France et commandant du service d'incendie et de secours des Bouches-du-Rhône. "L'ensemble des équipes médicales sont au chevet de nos collègues, mais on a du souci pour eux", précise Grégory Allione. Pour lui, ce drame "reste un accident de la route", et ajoute : "Malheureusement, lorsqu'il y a une urgence, les sapeurs-pompiers font le nécessaire pour arriver rapidement et exécuter la mission que l'on attend d'eux".

Dans les Bouches-du-Rhône, plusieurs pompiers sont hospitalisés après avoir été brûlés alors qu'ils tentaient d'éteindre un incendie à Châteauneuf-les-Martigues qui a été maîtrisé vers 6h ce jeudi matin. "Malheureusement, nous avons encore des conditions extrêmes en matière de Mistral, qui souffle à plus de 90 km/h", explique Grégory Allione. Ce dernier redoute d'ailleurs "à tout moment une reprise de feu".

Un mistral qui souffle à plus de 90 km/h engendre forcément des sinistres qui sont virulents et d'une rare violence.

Colonel Grégory Allione, vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France

Le colonel rappelle que les Bouches-du-Rhône et la zone sud n'avaient pas connu une telle sécheresse depuis plus de 10 ans. "C'est une sécheresse qui arrive tôt dans la saison, car d'habitude on la constate au moins d'août. Ça nous laisse augurer des jours difficiles". De plus, "Un mistral qui souffle à plus de 90 km/h engendre forcément des sinistres qui sont virulents et d'une rare violence".

"Aujourd'hui, nous avons un niveau de danger qui est assez exceptionnel, ce qui veut dire que c'est le niveau ultime de danger. Si un feu part et qu'il n'est pas maîtrisé dans les premiers instants, on est face à des sinistres qui prennent de l'ampleur et qui peuvent avoir des tailles inhumaines". À ce stade, un simple mégot de cigarette peut engendrer des situations incontrôlables.