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Euthanasie : le Dr Bonnemaison soutenu aux assises par la veuve d'un de ses patients

DOCUMENT RTL - La femme d'un des 7 cas retenus par la justice à l'encontre du Docteur Bonnemaison estime qu'il n'a pas précipité la mort de son mari.

Dans un couloir d'hôpital (illustration)
Crédit : AFP
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À trois semaines du procès aux assises du Docteur Bonnemaison, dont l'affaire a relancé le débat sur l'euthanasie, l'épouse d'un patient, qui fait partie des 7 cas retenus par la justice à l'encontre du médecin, vient de recevoir une convocation comme témoin pour le procès.

Un accompagnement en fin de vie

Mais avant même ce rendez-vous judiciaire, elle affiche sa volonté de soutenir le médecin. Elle confie à RTL qu'elle vient de lui écrire pour le lui faire savoir. Et surtout, elle assure que Fernand, souffrant de trois cancers et d'une leucémie, mort à 67 ans, n'a pas été précipité dans la mort brutale. Il aurait été accompagné comme il le souhaitait, afin de mettre un terme à ses douleurs. Cet ancien gendarme est décédé en mars 2010. 
 
Il avait été admis à l’hôpital de Bayonne après un grave malaise. Patricia*, son ancienne épouse, raconte :
"En fait, j'ai supplié le docteur Bonnemaison. Je lui ai dit : 'Vous ne pouvez pas le laisser comme ça'. Moi, j'étais dans mon coin, je pleurais. J'étais accroupie par terre. Il venait, il me prenait dans ses bras. Il me disait : 'Ne vous inquiétez pas, ça va aller'. J'avais l'impression d'avoir plutôt quelqu'un comme un proche. J'ai senti une compassion de sa part. Il comprenait ma douleur". 

Il ne pouvait plus se soigner. Je suppose qu'il voulait en finir les derniers temps

Patricia

"La douleur de Fernand, moi, je la vivais. Il ne pouvait plus parler, le pauvre. Lui, il était fini. Cela faisait une semaine qu'il avait de la fièvre. Il ne pouvait plus se soigner. Je suppose qu'il voulait en finir les derniers temps. Il avait perdu 10 à 18 kilos. La maladie a gagné", ajoute-t-elle.

Un non respect de la loi Leonetti ?

Après la mort de son mari, aucune enquête n'est lancée, aucun soupçon n'est exprimé. Mais deux ans après, Patricia est avertie. "J'ai été convoquée au commissariat de Bayonne. J'ai été surprise. Ils m'ont expliqué, m'ont parlé de curare. De toutes façon, peu importe la façon qu'il a utilisée. Le plus important, c'est qu'il ait fini de souffrir", raconte-t-elle. 
 
La loi Léonetti sur la fin de vie précise que le médecin peut prendre le risque d'abréger la vie du patient en lui administrant une dose de soins palliatifs qu'il juge nécessaire à son confort, à condition d'en informer le patient et ses proches en concertation. 

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Les juges d'instruction, qui ont renvoyé le médecin aux assises, estiment que ce texte n'a pas été respecté. Une vision à laquelle s'oppose Patricia : "Si, dit-elle, on l'a supplié. Je ne lui ai pas demandé directement mais lorsque vous dites quelque chose comme ça, vous comprenez : "Docteur, s'il vous plaît, faites quelque chose, arrêtez ses souffrances'. Fernand me l'avait dit. Il ne voulait pas terminer comme un légume ou de cette façon là".

Jugé pour empoisonnement

 "Vous n'imaginez pas le bien que le Docteur Bonnemaison a fait pour moi et ma famille, ajoute-t-elle. J'attends du procès qu'il soit acquitté. J'espère que Fernand est là au-dessus pour dire 'merci tu m'as aidé, heureusement que tu es là'. Si c'était à refaire, je lui dirais encore la même chose".
 
C'est le 11 juin prochain que le procès du Docteur Nicolas Bonnemaison doit s'ouvrir devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau. Il est accusé d'avoir abrégé les souffrances de 7 patients en fin de vie par des injections létales en 2010 et 2011. La qualification retenue est celle d'empoisonnement.

Une seule famille, comme RTL l'avait révélé en octobre 2011, s'était constituée partie civile durant l'instruction. Sa position lors du procès à venir est encore inconnue. Seul certitude : une soixantaine de témoins ont d'ores et déjà été cités, parmi lesquels les familles des patients concernés, les membres des équipes médicales mais aussi le Professeur Jean Leonetti, dont la loi sur le droit des malades et la fin de vie porte le nom. Aujourd'hui radié par l'ordre des médecins, le docteur Bonnemaison comparaîtra libre. 
 
(* Pour que sa tranquillité soit préservée avant l'ouverture du procès, elle n'a pas souhaité donner son identité complète)

DOCUMENT RTL - La veuve d'une "victime" du Dr Bonnemaison soutient le médecin appelé à comparaître aux assises
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