Éducation : la France mal notée par l'Unicef en matière d'égalité à l'école

35ème sur 37. C'est la place qu'occupe la France en matière d'écart de performances scolaires entre les élèves défavorisés et les autres. Selon le rapport de l'Unicef dévoilé jeudi 14 avril, l'hexagone se situe juste devant la Belgique, 36ème et Israël, 37ème.

L'étude du centre de recherche Innocenti de l'Unicef porte sur les écarts de compétences en lecture, en mathématiques et en sciences. "Le fossé entre les performances des élèves en fonction de leur milieu social est très important" en France, relève le rapport qui a étudié les inégalités en matière de bien-être des enfants dans les 41 pays de l'OCDE et de l'Union européenne.

Un retard scolaire préoccupant

Ce bilan a été réalisé en étudiant les écarts entre les 10% d'enfants les plus pauvres et ceux situés à la médiane. Tous ont passé les examens PISA (Programme international sur le suivi des acquis des élèves de l'OCDE).

Pour Sébastien Lyon, le directeur général de l'Unicef de France, "le problème ne se situe pas à un niveau seulement économique : il s‘agit plutôt d’un déploiement inégal des services et des ressources au détriment des enfants les plus vulnérables, ayant pour conséquence une accumulation des difficultés pour ces derniers". "Un retard scolaire tout à fait préoccupant" qui "n'a pas diminué depuis 2006", affirme-t-il.

Attendez-vous à ce que le chiffres prochains soient meilleurs

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale

Du côté du ministère de l'Éducation nationale on se défend. "Ce que dit l'Unicef est juste, mais c'est une situation qui date de 2012. C'est précisément contre cette situation de pauvreté et de déterminisme social à l'école que nous combattons depuis 2012, avec toutes les réformes entreprises", a réagi ce jeudi Najat Vallaud-Belkacem. "Attendez-vous à ce que les chiffres prochains soient meilleurs", a assuré la ministre.

Ce mauvais classement fait écho à l'actualité française et politique. Mercredi 13 avril, des parents d'élèves en colère ont occupé 200 écoles pour dénoncer la multiplication d'absences de professeurs non remplacés. Depuis la rentrée, près de 10.000 journées ont été perdues rien que dans le 93. Des absences à répétition qui pourraient creuser des écarts de niveau scolaire chez les élèves de primaire du département.