Divorcés, homosexuels... L'Église assouplit son dogme
Dans le document intermédiaire du synode en cours, l'Église prône une attitude plus ouverte sur le mariage, le concubinage et les homosexuels.
Changement de ton au Vatican. Après une semaine de travail, les premières réflexion du synode ont été révélées. Le cardinal de Budapest, Peter Erdö, a présenté une synthèse de dix pages résumant les 200 interventions de l'assemblée. Noir sur blanc, le pape François propose certaines évolutions. Mariage civil, concubinage, divorces, homosexualité... Quelles sont-elles ?
Les divorcés remariés, la question centrale
Si les questions d'accueil des homosexuels ou de la contraception pourraient paraître plus importantes, la situation des divorcés remariés a été au cœur des discussions, s'imposant même comme le sujet dominant de ce synode (qui réunit 253 participants autour du pape avec un rôle de consultation depuis plus de 50 ans).Deux théologies s'opposent farouchement. La première craint de "voir s'écrouler l'édifice des sacrements" en cas d'autorisation des mariages aux divorcés. Le pape lui entend trouver une voie pour mieux accueillir ces personnes.
Au lieu de proférer des oui-oui et des non-non, des jugements, il s'agit de comprendre dans leur complexité les réalités des familles.
Mgr Bruno Forte, secrétaire spécial du synode
Unions stables, concubinages, mariages civils,
A une époque où l'union est devenu un "luxe", l'Église affiche une nouvelle sensibilité et cherche à "comprendre la réalité positive des mariages civils, compte tenu des différences et des concubinages". Les relations stables sont valorisées notamment grâce à des "valeurs familiales authentiques".
Mais une nouvelle fois, le synode insiste surtout sur la nécessité de mieux présenter le mariage catholique, afin qu'il ne soit plus considéré "comme une tradition culturelle ou une exigence sociale" mais comme "une décision vocationnelle".
"Des dons et des qualités" pour les homosexuels
Désormais, l'individu est reconnu avant le dogme pur et dur
Jean-Louis Lecouffe, mouvement David et Jonathan
L'une des plus grandes avancées concerne l'homosexualité. Si l'Église ne revient pas sur sa condamnation des actes homosexuels, ni sur son opposition au mariage entre personnes de même sexe, elle annonce que les homosexuels "ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne : sommes-nous en mesure de les accueillir en leur garantissant un espace de fraternité ?", s'interroge le document de travail.
Pour Jean-Louis Lecouffe, représentant du mouvement homosexuel chrétien David et Jonathan, "l'arrivée du pape François a été une avancée majeure. Désormais, l'individu est reconnu avant le dogme pur et dur".Le début d'une réflexion ? Peut-être mais le chemin est encore long. Cette semaine, des ateliers de travail vont plancher dur et un texte sera soumis au vote samedi 19 octobre.
Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour juger ?
Le pape François
