Une fillette française de 6 ans et une autre, ivoirienne, de 3 ans, ont été
retenues chacune quatre à cinq jours en zone d'attente de l'aéroport de
Roissy-Charles-de-Gaulle, avant de retrouver leurs parents et la liberté.
La première, de nationalité française, a été conduite samedi, à son arrivée
du Cameroun, en zone d'attente pour personnes en instance (ZAPI), où sont
habituellement placés les sans-papiers qui ne sont pas admis à entrer en France.
Sous l'autorité de la Police aux frontières (PAF), les mineurs y sont accueillis
dans des locaux ad hoc, avec du personnel spécialement formé.
Scolarisée dans ce pays où elle vit avec sa grand-mère, la fillette venait
voir sa mère, française également, en vacances, a précisé l'avocate de cette
dernière, Sidonie Leoue. Les policiers ont estimé que ses papiers étaient "usurpés", considérant que
la petite fille ne ressemblait pas à la photo sur son passeport français,
pourtant récen. Il a fallu quatre jours pour qu'elle soit libérée, la petite fille
reconnaissant sans hésitation sa maman à l'aéroport et au tribunal de Bobigny,
où elle comparaissait mardi. Elle a aussi pu nommer sa maîtresse et ses
camarades de classe sur une photo scolaire.
Le juge a souligné que "l'ensemble des éléments du dossier" contredisait la
version policière du faux passeport. Me Leoue compte désormais demander des
dommages-intérêts à l'Etat et la restitution des papiers.
La petite ivoirienne Fanta est, elle, arrivée samedi à l'aéroport et n'a été
libérée que mercredi, sur décision du juge des libertés et de la détention
(JLD), ont expliqué son père et son avocate. Le maintien d'un enfant aussi jeune, isolé de ses
parents, en ZAPI, est exceptionnel, a précisé une source impliquée dans le
dossier. Cette décision se justifiait toutefois par la nécessité de vérifier que
c'était bien son père qui l'accompagnait et qu'elle n'avait pas été arrachée à
sa famille ivoirienne, a précisé cette source, qui n'est pas liée aux autorités
policières.
Il fallait coûte que coûte aller chercher ma fille pour éviter qu'elle ne soit excisée
Le père de Fanta, 3 ans
Le père de Fanta avait présenté aux policiers un faux passeport, acquis selon
lui parce qu'il devait la ramener d'urgence en France et que, lui-même en
situation irrégulière, il ne pouvait user des voies légales. "Il fallait coûte que coûte aller chercher ma fille pour éviter qu'elle ne
soit excisée", a expliqué Mohammed Doumbia, qui affirme avoir demandé l'asile
pour elle. Suite à ces faits, une enquête a été ouverte par le Défenseur des droits pour
éclaircir les circonstances du maintien de Fanta dans la Zapi, a déclaré une
porte-parole.
Contactée, la préfecture n'avait pas réagi jeudi après-midi.
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