Dammartin-en-Goële : "Ça commence à devenir difficile", lance le directeur de l'imprimerie

Il y a exactement 5 mois, son imprimerie était occupée par les frères Kouachi, retranchés dans ce bâtiment à Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne. Un bâtiment n'a pas résisté au dernier assaut des responsables des attentats de janvier, le combat avec le GIGN l'ayant partiellement détruit. 

Le directeur de l'imprimerie, Michel Catalano, attend toujours l'aide de 50.000 euros qui doit lui être versée, après un vote du Conseil général quelques jours seulement après le 9 janvier. "Je n'ai toujours pas touché l'aide", explique-t-il. Un temps d'attente qui s'explique notamment par le changement de président du Conseil général en mars dernier. "(...) On recommence une nouvelle procédure. Il faut repasser une commission, revoter un certain nombre d’éléments", résume Michel Catalano. Une somme néanmoins déjà dépensée pour racheter des machines. Les fournisseurs, qui lui ont fait une avance, attendent donc depuis 5 mois de se faire payer.

Là, ça commence à devenir difficile, ça impacte mes employés

Michel Catalano, directeur de l'imprimerie

Même si l'activité redémarre, le directeur de l'imprimerie commence à s'impatienter. "Je crois que j'ai été patient, vous ne m'avez pas souvent entendu sur les antennes. On m'a dit de patienter, que les choses allaient se régler. Là, ça commence à devenir difficile, ça impacte ma famille, ça impacte mes employés", résume-t-il. Un virement qui devrait, selon lui, arriver dans le courant du mois de juillet, 6 mois après le vote de cette aide.

Si le directeur de l'imprimerie a pensé peu après les événements de janvier à s'arrêter, il s'est motivé pour continuer. "Je me suis mis comme objectif de redémarrer mieux qu'avant", lance-t-il. Et cela passe par "un nouveau bâtiment, de nouvelles machines", et éventuellement "du nouveau personnel". Un choix qui n'a pas été possible de faire pour son collègue, Lilian Lepère, qui a passé des heures caché dans l'imprimerie à seulement quelques mètres des frères Kouachi. "Il ne peut pas recommencer à travailler à Dammartin, c'est quelque chose de psychologiquement difficile pour lui, explique le directeur. Il va se reconstruire, en tout cas je souhaite qu'il se reconstruise plus vite que moi".