Château de Versailles : la scupture d'Anish Kapoor à nouveau vandalisée
Déjà vandalisée en juin, le "Dirty Corner" d'Anish Kapoor installé dans les jardins du château de Versailles a été tagué dimanche. La présidente de l'établissement se dit "scandalisée".
L'art est décidément subjectif et tout le monde ne l'apprécie pas de la même manière. C'est particulièrement le cas avec le "Dirty Corner" d'Anish Kapoor, installée depuis le mois de juin dans l'axe principal du parc du château de Versailles. Cette trompe d'acier à la connotation sexuelle évidente, que l'artiste a par ailleurs qualifié de "vagin de la reine qui prend le pouvoir", a été vandalisée ce dimanche 6 septembre pour la deuxième fois.
Après avoir été aspergé de peinture en juin dernier, la sculpture a été cette fois taguée, certaines inscriptions s'étalant sur 10m de hauteur et 3 m de largeur. "La reine sacrifiée, deux fois outragées", "SS Sacrifice Sanglant", "le deuxième VIOL de la Nation par l'activisme JUIF DEVIANT" pouvait-on y lire.
La culture attaquée
"Cette acte d'une violence intolérable contre l’œuvre d'un artiste international me choque et m'attriste", a déclaré à l'AFP Catherine Pégard, la directrice de l'établissement, venue constater les dégradations. "Je suis scandalisée qu'on s'en prenne avec les plus abominables références à l’œuvre d'un grand artiste international et, au delà, au Château de Versailles et à la culture", a-t-elle dit. "C'est pour l'établissement public du Château de Versailles un acte d'une grande gravité que le public condamne à ses côtés avec indignation", a-t-elle assuré.
La ministre de la Culture Fleur Pellerin, attendue sur les lieux, partage également son avis et s'est fendue d'un tweet pour exprimer son mécontentement. "Innommables dégradations et messages de haine sur l'œuvre d'Anish Kapoor au château de Versailles. La stupidité et la violence contre la culture".
Vice-président de la Commission de la Culture du Sénat, le socialiste David Assouline a également dénoncé sur le réseau social l'acte de vandalisme qu'il attribue aux "fascistes antisémites", au vu des tags.
L'art contesté
C'est loin d'être la première fois que l'art contemporain suscite une telle controverse. Ouvert depuis plusieurs années à l'art contemporain, le château de Versailles est régulièrement la cible de critiques, notamment à cause des expositions de Jeff Koons en 2008, Takashi Murakami en 2010 ou encore Joana Vasconcelors en 2012.
Par ailleurs, en octobre 2014, le sex-toy géant de McCarthy, installée place Vendôme, avaient été dégradé plusieurs fois avant que l'artiste américain, déjà giflé par un inconnu lors de son installation, décide de la retirer.
