Bientôt le plein emploi pour les cadres ?

ÉDITO - Le marché de l'emploi des cadres a enregistré son trente-sixième mois de hausse consécutive, selon l'Apec.

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Si le marché général de l’emploi reste l’un des points noirs de la situation économique et sociale en France, il y a une catégorie de salariés qui évolue dans un environnement favorable : ce sont les cadres. Selon l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), nous venons d'enregistrer le trente-sixième mois consécutif de hausse du nombre d’offres d’emploi. Sur l’ensemble des douze derniers mois, ce sont 785.000 propositions de postes qui leur ont été offertes, soit une hausse de 3%. Il est désormais clair que les fonctions d’encadrement, que ce soit pour les postulants confirmés ou pour les jeunes diplômés, ont retrouvé la vigueur d’avant la période 2007-2008.

Le podium des spécialistes les plus recherchées est globalement stable. Les entreprises placent sur la première marche les expertises commerciales et marketing. Plus de 200.000 offres ont été enregistrées en un an. Il y a de belles variations. Aujourd'hui, on recrute moins de cadres pour la vente en magasin, mais beaucoup plus pour le service après-vente, et plus encore pour les experts du commerce par Internet.

A la deuxième place, c’est l’informatique qui s’impose. Exploitation-maintenance des systèmes, architectures des réseaux, sans oublier une nouvelle profession qui s'impose : les experts en sécurité informatique. Au troisième rang, toujours bien placé, on trouve les cadres de la filière gestion-finance, avec des offres importantes en comptabilité et en contrôle de gestion. En période délicate, la surveillance et le suivi des comptes se sont durcis et les créations de postes ont suivi.

Nouveaux méteirs

Cette vague très favorable va-t-elle se poursuivre encore longtemps ? La conjoncture jouera un rôle important. Mais on sait d’ores et déjà que dans les deux prochaines années, il va y avoir une augmentation mécanique des offres. Tout simplement pour faire face aux départs en retraite de la génération des baby-boomers. Par ailleurs, il y a de nouveaux gisements d’emplois émergents, comme la diffusion des technologies de l’information et du numérique. Aujourd'hui on cherche des "data scientists", une expertise qui n’existait pas il y a cinq ans.

À noter aussi l'intensification des biotechnologies et le déploiement des métiers de l’ingénieur et du commerce électronique. On manque de "digital brand managers" ou de "trafic managers", autant de métiers neufs. Des jobs où l’on débute à 35.000, voire 40.000 euros par an, et où les compétences ne sont pas assez nombreuses. Au total, le chômage des cadres, toutes fonctions confondues, est actuellement inférieur à 6%. Une situation proche du plein emploi.