Le Conseil, s'était penché sur ce sujet très sensible en février dernier, jugeant alors nécessaire une nouvelle expertise médicale pour se prononcer. Désormais en possession du rapport de trois experts qui confirmerait l'incurabilité de Vincent Lambert mais nuance l'arrêt des soins, il lui revient donc de le faire.
Les experts relèvent notamment une "dégradation" de l'état de conscience et de l'état général de cet homme de 37 ans, cloué sur son lit d'hôpital depuis six ans. Ils confirment également le caractère irréversible et incurable des lésions cérébrales de Vincent Lambert, victime d'un accident de la route en 2008. Les experts ont néanmoins considéré que si l'existence de réactions du patient aux soins ne faisait pas de doute, leur interprétation "prêtait à discussions".
Après plusieurs mois de réflexion, le CHU de Reims, où est hospitalisé Vincent Lambert, avait décidé d'arrêter de l'alimenter et de l'hydrater artificiellement. Sur les sept médecins consultés, seul celui proposé par les parents avait plaidé pour un maintien en vie. Les parents de Vincent Lambert, catholiques traditionalistes opposés à son euthanasie passive, avaient saisi le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne qui, en janvier dernier, avait décidé le maintien en vie du patient.
Le père et la mère sont persuadés que leur fils est "présent", alors que les médecins décrivent un patient "atteint d'une maladie grave et incurable" et souffrant "de lésions cérébrales graves et irréversibles". L'équipe médicale du CHU de Reims, ainsi que l'épouse de Vincent Lambert, Rachel, et son neveu François, demandent l'arrêt des soins, considérant que cela respecte sa volonté. Son épouse et son neveu avaient saisi le Conseil d'Etat pour qu'il annule le jugement du tribunal administratif.
Pour le médecin de Vincent Lambert, le docteur Eric Kariger, du CHU de Reims, "la violence de la situation familiale est telle qu'une solution de consensus semble impossible".
Est-ce l'obstination déraisonnable qui doit gagner et ainsi faire subir à un malade ce qu'il n'aurait pas voulu subir ?
Docteur Eric Kariger
Le Conseil, qui se réunit pour l'occasion dans sa plus haute formation de jugement, peut rendre sa décision dans la foulée ce vendredi ou la mettre en délibéré. En ordonnant en février une nouvelle expertise, il avait promis une décision "avant l'été".
Le Dr Kariger souhaite que cette décision soit "suffisamment explicite pour, dit-il, qu'on puisse exercer nos responsabilités de médecins en collégialité et que cela apporte une réponse claire à tous les patients qui sont ou seront dans la même situation".
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