Roissy : 170 bébés tortues rares saisis

Les douanes françaises ont annoncé ce lundi 29 décembre avoir retrouvé 170 bébés tortues étoilées de Madagascar cachés dans des caisses de concombres de mer en transit à l'aéroport parisien de Roissy.

Ces tortues Astrochelys radiata, une espèce en danger critique d'extinction et très prisée par les collectioneurs selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), venaient de Madagascar et étaient destinées au Laos, ont précisé les services douaniers.

15 tortues retrouvées mortes

Enveloppées de scotch, elles étaient dissimulées dans les doubles fonds de caisses de concombres de mer, un moyen de dissimulation rappelant le trafic de stupéfiants, a relevé le secrétaire général des douanes de Roissy, Sébastien Tiran.

Sur les 170 bébés, saisis le 14 décembre, quinze avaient succombé du fait de "conditions de transport particulièrement inadaptées", selon les douanes.

Pas de suites judiciaires

Le transport de spécimens de cette espèce très menacée et protégée par l'annexe 1 de la Convention de Washington est totalement interdit, sauf permis spécial. Une telle saisie est rare, les douaniers tombant plus souvent, en matière d'animaux vivants, sur des tortues du Maghreb, moins menacées, ou des oiseaux tropicaux.

S'agissant d'une saisie sans interpellation, il est peu probable que l'affaire ait des suites judiciaires.

Les bébés tortues entre de bonnes mains

Les bébés tortues survivants ont été remis à un centre spécialisé dans le sud-est de la France. "On les a mis au chaud et on les a baignés dans un produit désinfectant", a relaté le directeur de ce centre, Bernard Devaux, qui évoque des tortues "magnifiques mais très fragiles, avec chacune un motif de carapace différent".

Après quelques années de convalescence, ces tortues pourraient retourner à Madagascar, a-t-il ajouté.

Une espèce qui pourrait avoir disparue d'ici 40 ans

Vivant à l'état naturel dans les forêts sèches du sud de Madagascar, ces herbivores qui peuvent vivre 100 ans sont proches de l'extinction. Selon les spécialistes de l'UICN, ces tortues pourraient disparaître totalement d'ici une quarantaine d'années.

"Elles sont considérées comme les plus belles de la planète. On les voit en vente à 10.000 dollars à New York ou à Tokyo, et la pression s'accroît car les riches Chinois aussi se mettent à la terrariophilie", se désole Bernard Devaux.

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