Réchauffement climatique : quand les phoques connectés font avancer la recherche

Le phoque est un incroyable plongeur. Il va chercher sa nourriture jusqu'à 2.000 mètres de profondeur, et il voyage beaucoup. Des scientifiques ont donc eu l'idée d'en équiper quelques-uns. Ils ont choisi des éléphants de mer - c'est la plus grosse espèce - et leur ont mis une balise Argos sur la tête. C'est un petit boîtier avec une antenne équipée de capteurs qui mesurent la température de l'eau.

Le phoque plonge et enregistre des données toutes les 2 secondes. Quand il remonte à la surface pour respirer, la balise envoie automatiquement les résultats par satellite - comme un tweet - aux scientifiques installés en Écosse. Il y a une soixantaine de phoques équipés de ces balises dans l'océan Austral. En fait, là-bas c'est la seule façon, car il y a trop de courant pour faire des mesures avec des appareils classiques.

Mission de six mois

Comment met-on une balise sur un phoque de 2 tonnes ? Les chercheurs y vont en bateau, les repèrent sur la banquise, les anesthésient avec un fusil, et leur collent l'appareil sur les poils de la tête. La mission du phoque dure à peu près six mois, quand la batterie finit par faiblir.

À ce moment-là, les chercheurs retrouvent l'animal (il est localisé grâce à sa balise), récupèrent l'appareil, changent les piles et l'installent sur un autre phoque. Grâce à ces mesures collectées tous les jours, il est possible  de savoir comment évolue la température de l'Antarctique, sachant que cet océan a un rôle clé dans la régulation du climat de toute la planète.