D'abord, est-ce que le France et le monde entier avait besoin de savoir que Monsieur Laurent Stefanini était gay ? Pas le moins du monde. Stefanini est aussi un catholique convaincu, diplomate et haut fonctionnaire, longtemps numéro deux de l'ambassade française au Vatican et possède certainement une feuille de route suffisamment respectable pour ne pas soupçonner qu'on aurait voulu faire de lui l'instrument d'une quelconque guerre de religion, sur fond d’orientation sexuelle, entre deux François. Malgré tout, le conflit perdure. Le pape François a bien accordé une audience, aussi discrète que brève au malheureux candidat. Mais aucune réponse officielle n'a encore filtrée du Vatican, après presque quatre mois d'attente. Ce qui équivaut plus ou moins à un refus. Et la machine à rumeur s'est emballée. Celui que l'on appelle plus autrement que "l'ambassadeur homosexuel", aurait été nommé par François Hollande pour enfoncer le clou du mariage gay. Que l'autre François se le tienne pour dit : voilà la nouvelle religion de la France.
De l'autre côté, le Pape, qui pourtant a fait preuve d'une ouverture exceptionnelle à l'égard des gays, en disant entre autre, ces mots forts : "Qui suis-je pour juger ?", serait sérieusement fâché contre Paris. Pour le mariage homosexuel mais aussi pour la loi sur la fin de vie et les nouvelles dispositions sur l'avortement.
Il existe toutefois une autre raison à ce refus, qui révèle une sorte de symétrie entre Paris et le Vatican. Car il n'y a pas que François Hollande qui fasse face aux frondeurs. Le pape François aussi. Sa politique d’ouverture et de transparence est férocement attaquée par les conservateurs. On l'a bien vu au dernier synode, en octobre. François a perdu des plumes et a dû reculer sur l'accueil dans l'Église des divorcés et des gays, tant la fronde des évêques conservateurs était forte. Depuis, le pape François a bien tiré quelques salves. En décembre, dans son discours sur les 15 maladies graves qui menacent le Haut Clergé et en janvier en accueillant en audience un transsexuel espagnol et sa compagne. Mais les frondeurs ne lâchent pas. La structure de la curie et l'habitude pèsent de tout leur poids.
Mais aucun des deux François n'est parti pour céder. Chacun y a trop à perdre. Otages, entre autre, de ces frondeurs. Il n'y a donc pas que François Hollande qui ne tienne pas ses promesses de campagne. Le pape François aussi nage en pleine contradiction. Entre ses dénonciations du lobby gay au Vatican et les conservateurs qui lui font la vie dure, la marge est étroite. Sa promesse d'une pastorale plus libérale, a soulevé d'immenses espoirs. Mais il peine à la réaliser. En attendant, on a beau l'examiner de tous les côtés, la victime, c'est un diplomate dont on se serait bien passé de savoir qu'il est gay.
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