Suresnes : les agents payés au mérite pour "gagner en efficacité et marquer une reconnaissance" explique le maire

Dès le 1er avril 2016, la mairie de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine, payera ses agents municipaux au mérite et pourra même les sanctionner s'ils ne sont pas efficaces. S'ils ne sont pas jugés assez compétents, ils pourront voir leur salaire baisser jusqu’à 90 euros net par mois. Dans le cas contraire, ils pourront gagner jusqu'à 135 euros de plus. Une mesure soutenue par le ministre de l'Économie Emmanuel Macron et également par Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique. "Tous les soutiens sont appréciables" souligne le maire de la ville Christian Dupuy.

L'élu Les Républicains assure que cette nouvelle mesure a fait l'objet d'un accord longuement négocié avec les syndicats (CGT-CFDT-FO). Elle est destinée à "gagner en efficacité" mais également à "marquer une reconnaissance à l'égard de beaucoup de nos agents qui s'impliquent très fortement dans l'accomplissement de leur tâche" explique-t-il.

Quel financement ?

N'est-ce pas une façon de pousser les agents à en faire plus sans pour autant leur offrir une vraie augmentation ? Là n'est pas le problème pour Christian Dupuy, puisque de toutes façons le statut de la fonction publique est très contraint, les salaires sont très encadrés et que les capacités financières des municipalités sont limitées. 

Mais alors comment assumer ces primes au mérite ? "Cela ne nous coûtera pas forcément plus cher. Dans le budget primitif pour 2016, nous n'avons pas l'intention de prévoir une enveloppe particulière et nous verrons si ça s'équilibre en plus ou en moins" explique-t-il. Pour éviter toutes sortes de copinages, une instance de régulation sera par ailleurs mise en place.

Si ça ne s'équilibre pas, ce sera une bonne nouvelle, cela voudra dire qu'on aura davantage d'agents impliqués

Malgré le soutien des deux ministres, Christian Dupuy estime que les esprits ne sont pas assez mûrs pour accepter une telle mesure, en témoigne le bruit médiatique. "Notre société est encore très figée dans une sorte de conservatisme" déplore-t-il.