À Fressenneville, dans la Somme, près de Berck et Abbeville, un bastion communiste a voté à 42% pour Marine Le Pen lors du premier tour des élections régionales dimanche 6 décembre. Un village coupé en deux depuis, avec une ambiance délétère. La commune est dirigée presque sans discontinuité par la gauche depuis la Révolution. Ce résultat est donc vécu comme un séisme.
Et tandis qu'autour de Marine Le Pen, chacun se bouscule pour tenter d'obtenir le Graal : une photo avec la présidente du FN, à quelques mètres, dépité, Jean-Yves assiste à ce spectacle, les larmes aux yeux. "Je suis ému parce que les gens ils n'ont pas de souvenirs, souffle-t-il. Jean-Marie Le Pen a toujours dit que les fours crématoires n'ont jamais existé alors que mon père est mort en Allemagne quand j'avais neuf ans. J'ai honte pour les gens qui votent FN, ils n'ont aucune idée de ce qui va les attendre."
Avec ses amis socialistes, il jure de voter "Bertrand" au second tour. Même si depuis dimanche, il ne se fait plus trop d'illusions. "J'ai 80 ans j'en ai plus rien à faire, mais tant que je vivrai je défendrai mes idées", conclut Jean-Yves.
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