Qui pour accompagner Jean-Marie Le Pen au rassemblement du 1er mai ?

Dimanche 1er mai 2016, un nouveau pas vers la scission pour le vieux Front national et la nouvelle donne incarnée par sa cheffe, Marine Le Pen. Tandis que la présidente du parti a décidé de renoncer au traditionnel défilé et de le remplacer par un "banquet national" pour des questions sécuritaires, le cofondateur du Front national (FN), Jean-Marie Le Pen, a maintenu le rendez-vous frontiste qui se déroule chaque, année depuis 1988, place des Pyramides, à Paris. C'est donc seul, sans sa fille ni sa petite fille, que Jean-Marie Le Pen y dépose une gerbe ce dimanche matin et s’adresse au public présent sur place. 

Marion Maréchal-Le Pen n'a donné aucun nom susceptible de rejoindre les rangs de Le Pen père ce dimanche, tandis qu'elle exprimait, le 27 avril sur le plateau de iTélé, sa déception de voir certaines figures "qu'il a combattues pendant des années" défiler aux côtés de son grand-père. "Jean-Marie Le Pen n’a même pas demandé à ses amis de venir, viendront ceux qui voudront", rétorque Lorrain de Saint Affrique, conseiller du Menhir, contacté par téléphone par la rédaction de RTL.fr.

Parti de la France, Renouveau français, Siel...

Roger Holeindre, membre du Parti de la France (PDF), a d'ores et déjà fait savoir qu'il sera présent. "Carl Lang (le président du PDF, ndlr) n’a pas indiqué son intention de venir, mais des membres du PDF viendront dans une démarche individuelle, qui n'engage pas le parti, annonce Lorrain de Saint Affrique, qui affirme que le même procédé sera valable pour le Renouveau français, autre mouvement politique d'extrême-droite.  

Désolidarisé de sa fille, Jean-Marie Le Pen renouerait-il avec une extrême-droite dure assumée ? "Il est possible que des personnes qui seront présentes le 8 mai soient présentes le 1er mai", concède Lorrain de Saint Affrique. Le 8 mai, cette date du rassemblement nationaliste dont le FN s'est désolidarisé en 1988. "Beaucoup d’adhérents se sentent libre de faire ce qu’ils ont à faire", poursuit le principal conseiller de Jean-Marie Le Pen. "Souveraineté, identité et libertés (le SIEL) hésitait, il a été l'objet de pressions de la part de Marine Le Pen", mais sera bel et bien présent, selon lui. 

Des espions pour surveiller les frontistes dissidents

À lire aussi

Marine Le Pen

1er mai : pourquoi le Rassemblement national ne fête plus Jeanne d'Arc ?

Le SIEL, parti souverainiste créé en 2011, est présenté comme étant un parti à la droite de la droite, mais pour Lorrain de Saint Affrique, cela ne veut rien dire. "Lorsque Jean-Marie Le Pen a accepté l’invitation du journal Rivarol pour son 65ème anniversaire, il n'était pas forcément en présence de gens qui l’ont soutenu dans le passé ni qui le soutiendront dans l’avenir. C'est exactement la même chose que lorsque Marion Maréchal-Le Pen accepte de se rendre au débat de l'Action française (mouvement nationaliste et monarchiste, ndlr) le 7 mai, ou lorsque Louis Aliot répond présent au 'Rendez-vous de Béziers' à l'invitation de Robert Ménard", estime celui-ci.

Quant aux menaces adressées par le Front national à ses militants tentés par les deux rassemblements, le camp de Jean-Marie Le Pen semble en faire peu de cas. "Il n'y a jamais besoin de menacer. S’il y avait une véritable autorité (au FN, ndlr), il n’y aurait pas besoin de ça", estime le proche de Jean-Marie Le Pen. "La caporalisation, à ce point, n’a jamais existé. Ce sont des procédés de cour de récréation, de l'infantilisation". La présence d'espions frontistes dans la foule rassemblée pour Jean-Marie Le Pen est un plan "extravagant" et "surréaliste", selon Lorrain de Saint Affrique. "Je ne crois pas une minute que cela dissuadera. De toute façon, si des gens abandonnent, des militants comme ça, on ne souhaite pas les avoir dans notre camp."

À écouter aussi

RTL Midi

LE PEN - Une cérémonie à Paris avec des profils que le RN aurait préféré ne pas voir

16/01/2025 à 12:40 - 02m04s