"Pourquoi Christiane Taubira reste-t-elle au gouvernement ?", interroge Alba Ventura

Christiane Taubira et Bernard Cazeneuve main dans la main. La ministre de la Justice et son collègue de l'Intérieur signent ensemble une tribune dans le journal Le Monde (daté 8 janvier) pour défendre le projet de loi qui renforce la lutte contre le terrorisme. La garde des Sceaux est-elle rentrée dans le rang ? En tout cas, on a bien du mal à la suivre. 

Voilà une ministre - la seule au gouvernement - qui provoque un coup de tonnerre à Alger, le 22 décembre dernier, en déclarant que la déchéance de nationalité va finalement être abandonnée, qui mange son chapeau quelques jours plus tard lorsque Manuel Valls clôt le débat, et qui, au bout de plusieurs jours de silence, finit par écrire une tribune et pas avec n'importe qui. Histoire de montrer qu'entre Bernard et Christiane, c'est du sérieux. Une tribune pour dire tout le bien qu'elle pense du projet de loi à venir qui renforce les moyens de la police pour lutter contre le terrorisme.

Christiane Taubira a avalé des couleuvres

Là forcément, on se dit : ça y est, Christiane Taubira a compris qu'elle devait jouer la solidarité gouvernementale. Mais pas du tout. Jeudi soir sur i-Télé, elle récidive sur la déchéance de nationalité. Elle redit tranquillement qu'elle est toujours opposée à cette mesure. Certes elle est cohérente avec ses idées. Mais, pardon, comment peut-on défendre un texte avec lequel on n'est pas d'accord devant l'Assemblée ? Comment peut-on penser que la déchéance de nationalité est une atteinte aux valeurs fondamentales, une atteinte au droit du sol et rester au gouvernement. Il semble bien loin le temps de Jean-Pierre Chevènement qui disait : "Un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne".

Pourquoi Christiane Taubira reste-t-elle au gouvernement ? C'est une bonne question. C'est vrai qu'elle en a avalé des couleuvres. C'est vrai aussi qu'elle a souvent montré qu'elle n'était pas d'accord (sur la réforme pénale ou le travail le dimanche). Certains disent qu'elle est la caution de gauche du gouvernement et qu'elle peut être utile pour ressouder la gauche. D'autres estiment qu'elle a sa liberté de parole et qu'elle ne renonce pas à ses idéaux. La ministre, de son côté, avance que dans les textes à venir elle continuera d'incarner la Justice. D'une certaine manière, elle explique qu'en restant, la Justice existe encore.

Son rêve : le ministère de la Culture

À écouter aussi

RTL Midi

Pour Olivier Urrutia, délégué général de la FCA, la nomination de Serge Papin au gouvernement est "une excellente nouvelle"

13/10/2025 à 12:59 - 04m16s

Christiane Taubira a coutume de dire : "Quand on part on ne part qu'une seule fois". C'est vrai qu'il faut bien réfléchir. Mais tout est dit. Si elle part, c'est fini : elle n'aura rien. Si elle reste, elle aura peut-être le ministère de la Culture dont elle rêve. On ne veut pas penser une seule seconde qu'on en soit là. Non, on ne veut pas penser à ces petits arrangements entre vieux amis, que l'icône de gauche Taubira, indispensable dans un gouvernement qui glisse vers le sécuritaire, aurait obtenu la promesse de devenir bientôt ministre de la Culture. Non ce sont les mauvaises langues qui disent ça. Enfin jusqu'à ce que ça arrive.

Le carnet du jour

La palme de l'auteur le plus prolifique revient à Alain Juppé. Non seulement le candidat à la primaire à droite a déjà écrit deux livres (un sur l'éducation et un autre sur le régalien, intitulé L'État fort). Il s'apprête à en sortir deux autres : un sur l'économie, et un plus personnel (Ce que je crois), qui sortira avant la primaire). Mais l'ancien Premier ministre va aussi publier de petits opus : un sur la culture, un sur l'environnement, et un qui va chiffrer toutes ses propositions. En un an, Alain Juppé aura publié sept ouvrages. Il peut déjà entrer dans le Livre des records.

À écouter aussi

RTL Midi

Pour Olivier Urrutia, délégué général de la FCA, la nomination de Serge Papin au gouvernement est "une excellente nouvelle"

13/10/2025 à 12:59 - 04m16s