La réforme du collège "se fera. Elle est indispensable", a déclaré Najat Vallaud-Belkacem, ce mardi 19 mai. Les propos de la ministre de l'Éducation sont soutenus par Manuel Valls. Cette journée est un baptême du feu pour la membre du gouvernement qui fait face aux manifestations des enseignants, remontés contre la réforme. Plus d'un quart des professeurs des collèges publics, soit 27,61% ont répondu à l'appel intersyndical, selon les chiffres du ministère de l'Éducation nationale. De son côté, le SNES, principal syndicat du secondaire, estime que la participation était de plus de 50%.
Le poste de ministre de l'Éducation nationale s'avère être une place délicate. François Fillon, Lionel Jospin et dernièrement Vincent Peillon en ont fait les frais. Les principales réformes présentées se sont heurtées aux syndicats des enseignants et aux élèves qui ont manifesté leur mécontentement dans la rue.
Avant Najat Vallaud-Belkacem, Vincent Peillon, ministre de l'Éducation de 2012 à 2014, a dû faire face à l'épineuse réforme des rythmes scolaires. Mise en application à la rentrée 2014, la réforme prévoit que les élèves aient désormais cours le mercredi matin ou le samedi matin. Les syndicats ont critiqué "l'absence de concertation".
De 2007 à 2009, Xavier Darcos s'est lancé dans une réforme du lycée. "C'est sous le mandat de cet agrégé de lettres classiques, ancien professeur de khâgne à Louis-Le-Grand, qu'ont débuté les suppressions de postes d'enseignants et que la formation des enseignants, dans les IUFM, a été mise de côté", rappelle Le Figaro. Il finira par quitter le gouvernement et reporter la réforme.
Avant d'être premier ministre, sous Nicolas Sarkozy, François Fillon est passé par le ministère de la rue de Grenelle de 2004 à 2005. Les syndicats étaient descendus dans la rue pour demander le retrait de la loi Fillon sur la réforme du baccalauréat. Le ministre souhaitait ainsi garder six matières, au lieu de douze, pour l'examen et que le reste soit fait sous forme de contrôles continus. Syndicats et lycéens avaient manifesté contre. François Fillon a été contraint de retirer sa réforme.
Claude Allègre avait entrepris de "dégraisser le mammouth". Le ministre (1997 à 2000) s'était lancé dans la réforme de l'enseignement supérieur. Sa mauvaise communication avait entraîné un conflit important avec les enseignants. Les manifestations de mars 2000 ont poussé Claude Allègre à la démission. Jack Lang lui succédera afin d'apaiser les tensions.
Nommé en 1993 ministre de l'Éducation nationale, François Bayrou a voulu réformer la loi Falloux. Ainsi, les collectivités locales, chargées de subventionner les investissements dans les écoles privées, n'auraient plus eu de plafond. Le 24 janvier 1994, environ un million de personnes avaient manifesté contre ce projet de loi en revendiquant le principe de l'école laïque. Le Conseil constitutionnel finira par rejeter cette réforme.
D'irréductibles ministres ont néanmoins résisté à la rue et ont imposé leur réforme. C'est le cas de Lionel Jospin, ministre de 1988 à 1992. Sa réforme de l'Éducation nationale avait rencontré une forte contestation. Cependant, elle sera promulguée le 4 juillet 1989.
René Haby, ministre de l'Éducation nationale de 1962 à 1965, a fait adopter une loi portant son nom qui prônait la mise en place du collège pour tous. Cette loi prévoit ainsi la gratuité des études au collège. Cependant, ce succès est en demi-teinte puisque beaucoup de personnalités politiques estiment qu'elle est responsable des échecs rencontrés dans le système scolaire.
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