Sur le conflit à Air France et la grogne des policiers, Manuel Valls est reparti à l'offensive. Mercredi 14 octobre, on a clairement vu qu'il tentait de reprendre la main. Sur le premier dossier, on dit à l'Élysée que le Premier ministre a pu donner le sentiment d'être "insensible" à la casse sociale. Cela n'a pas dû lui faire plaisir. C'est vrai que le seul mot qui a résonné la semaine dernière, c'est celui de "voyous" pour parler des casseurs. On aurait cru entendre Nicolas Sarkozy. Mercredi, on était un ton largement en-dessous lorsque Manuel Valls a indiqué que "le plan social pouvait être évité" chez Air France. Eh oui, il y a une conférence sociale lundi 19 octobre ! Même si l'intéressé aime bien les conflits (il aime surtout la bagarre), il a compris que parfois il valait mieux laisser la grosse caisse au placard et jouer en mode mineur.
En fait, la semaine dernière il avait mis son costume de premier flic de France. Depuis, il a remis ses habits de Premier ministre. Ou plutôt ceux de médiateur. Comme face aux policiers qui manifestaient sous les fenêtres de Christiane Taubira. Sauf que là, Valls avait quand même gardé le képi.
Le Premier ministre a intérêt de montrer que la marque Valls est encore active
Alba Ventura
Il y a comme un petit air de reconquête de la part du Premier ministre. Manuel Valls en a besoin. Il sait qu'on l'attend sur la fermeté et sur l'autorité. Mais il se rend compte aussi qu'il ne peut pas se laisser enfermer dans ce rôle. Surtout après le voyage qu'il vient de faire en Arabie Saoudite, où il a réussi à signer pour plusieurs milliards d'euros de contrats. Il a besoin sans cesse d'élargir sa palette.
D'autant qu'il a été effacé à la rentrée. Il s'est retrouvé pris en tenaille entre un François Hollande qui faisait toutes les annonces notamment lors de sa conférence de presse début septembre, et un Emmanuel Macron qui incarnait la réforme. Il avait Hollande à sa gauche et Macron à sa droite. Il n'aime pas du tout cette position mi-chèvre, mi-chou.
Sans compter qu'il a devant de lui un échec annoncé de la gauche aux régionales, et un remaniement derrière. Il a donc intérêt de montrer que la marque Valls est encore active. Ne serait-ce que pour montrer que François Hollande a encore besoin de lui.
Un ministre socialiste est persuadé que la présidentielle ne se jouera pas à trois, mais à quatre : il y aura François Hollande, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et François Bayrou. Selon lui, il va y avoir un boulevard au Centre et Bayrou "peut faire un carton". Quand on lui oppose que François Bayrou a souvent changé de crèmerie - un coup à droite, un coup à gauche, un coup à droite -, le ministre répond : "Vous savez Henry IV, dont Bayrou est l'un des biographe, a changé sept fois de religion, ce qui ne l'a pas empêché d'être l'un des plus grand rois de France".
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