Les coulisses de la rupture entre Valls et Montebourg

La cohabitation entre Manuel Valls et Arnaud Montebourg aura tenu 147 jours. Leur différence de point de vue au niveau économique n'a finalement pas résisté, et s'est soldée par un départ du gouvernement du locataire de Bercy.

Hollande a tenté de calmer le jeu

Cinq jours avant la démission du gouvernement Valls, l'exécutif a fait sa rentrée à l'occasion du premier conseil des ministres. Les visages sont reposés à l'exception de celui d'Arnaud Montebourg. Et la mauvaise météo estivale de Saône-et-Loire n'explique à elle seule le teint blafard du flambant ministre. Depuis des semaines, il ne décolère pas. 

Quand arrive le point sur la situation économique, il monte au front. Les mots sont durs contre la ligne du gouvernement auquel il appartient. Il dénonce la tonalité du discours de Michel Sapin, avant d'être sèchement recadré par Matignon. Pour Valls, ce n'est pas une question de ton mais de cohérence 

L'affrontement entre les deux hommes est violent. François Hollande, lui, tente de calmer le titulaire de Bercy. "Arnaud on va faire bouger l'Europe, Monsieur le ministre de l'Économie, nous attendons beaucoup de votre loi de déréglementation de plusieurs professions", lui glisse le chef de l'État.  

Mais le mal est fait : la faille est béante entre Montebourg et le Premier ministre, qui avait déjà mal vécu l'intervention critique de son ministre le 10 juillet dernier. À l'Élysée, autour de la table, plusieurs se demandent jusqu'à quand l'attelage peut encore tenir. La cohabitation s'est achevée cinq jours plus tard.