Lors de la campagne présidentielle, certains n'étaient ni de droite, ni de gauche et "En Marche !". Après l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, certains font partie de la "majorité présidentielle". En particulier les candidats aux élections législatives. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 7.882 candidats participeront aux élections législatives des 11 et 18 juin, soit près de 14 par circonscription pour plus de 42% de femmes. 461 candidats apparaissent sous l'étiquette de La République En Marche et 76 sous celle de son allié du MoDem. 480 candidats sont inscrits sous l'étiquette Les Républicains, 414 pour le Parti socialiste, 571 pour le Front national, 556 pour La France Insoumise, 911 candidats écologistes et 388 pour Debout La France, a détaillé l'AFP.
Mais le "parti" qui n'en n'est pas un qui revient le plus souvent dans les éléments de langage de cette campagne des législatives, c'est celui de la "majorité présidentielle". Alors qu'il était candidat, Emmanuel Macron mettait en avant ce concept. À propos de Manuel Valls, il expliquait en début mai dernier : "Je ne demande à personne de déchirer sa carte, parce qu'à titre personnel les gens peuvent toujours garder des engagements (...) C'est simple, si Manuel Valls se présente sous l'étiquette du Parti socialiste, il aura face à lui un candidat de la majorité présidentielle. S'il se soumet à la procédure, il peut être (...) investi".
Il n'en fallait pas moins pour convaincre l'ancien premier ministre. Manuel Valls n'a pas été investi par La République En Marche mais aucun candidat ne lui a été opposé. Sur son affiche de campagne, il affiche ces mots : "Majorité présidentielle". Il n'est pas le seul à se réclamer du mouvement lancé par Emmanuel Macron, sans le dire de façon officielle. Les anciennes ministres du Travail et de la Santé ont respectivement écrit sur leurs affiches "avec Emmanuel Macron, pour une majorité de progrès" et "candidate de la majorité présidentielle avec Emmanuel Macron".
Dans la 4e circonscription de la Manche, celle de l'ancien premier ministre Bernard Cazeneuve, qui ne se représente pas, Blaise Mistler, candidat officiel de La République En Marche, doit affronter Sonia Krimi, "marcheuse de la première heure en route pour représenter la majorité présidentielle", comme elle se définit sur son compte Twitter et le décline sur son matériel de campagne. Dans la 4e circonscription des Vosges, ce sont trois postulants qui se revendiquent "majorité présidentielle", tout comme dans la 1ère du Maine-et-Loire où Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot, a été investi de longue date par La République En Marche.
Profiter de notre dynamique et tromper les électeurs
Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot
Celui-ci doit notamment composer avec Luc Belot, député PS sortant, qui avait soutenu Benoît Hamon durant la campagne présidentielle mais "sort des affiches 'majorité présidentielle', des tracts avec le nom de Macron qui apparaît 18 fois, selon Matthieu Orphelin. En Marche 49 a fait dimanche soir un communiqué où on appelle ces candidats à la clarté. On comprend pourquoi le candidat du PS veut cette ambiguïté : pour profiter de notre dynamique et pour tromper les électeurs". Et de dénoncer "des manœuvres de la vieille politique dont les citoyens ne veulent plus".
Ce phénomène, qui concerne "2-3 dizaines" d'affaires "peut-être un peu plus" est "compliqué" à contrôler, dit Grégoire Potton, qui mène la campagne des législatives pour La République En Marche. Catherine Barbaroux, présidente par intérim de La République En Marche, plaide donc pour "une régulation sur le terrain" en soulignant que des "30-40 cas de dissidence" claire recensés, il n'en restait plus que "4-5 à régler". "On épaule, s'il faut faire des communiqués, des mises au point. On se réserve la possibilité d'aller faire campagne pour les candidats menacés avec un ministre, de ne pas les laisser aux prises avec une ambiguïté malsaine", assure-t-elle en déplorant "des cas où vous avez un candidat qui met plus de photos d'Emmanuel Macron que de lui-même alors que ce n'est pas le candidat investi par le mouvement".
Ces exemples illustrent en réalité une myriade de situations différentes et autant de "zones grises", dit-elle. Ainsi, La République En Marche regarde avec un œil plutôt bienveillant les anciens ministres du gouvernement sortant, Manuel Valls, Marisol Touraine ou Myriam El Khomri. Plusieurs candidats socialistes ont suivi ces exemples : le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis évaluait lundi leur nombre à "une petite quinzaine", mais sans doute sont-ils plus, dans le sillage de Malek Boutih (Essonne), Bernadette Laclais (Savoie), Pierre-Yves Le Borgn' (Français de l'étranger), Anne Dillenseger (Côte-d'Or). Parmi eux, Eric Vève, postulant dans la 2e circonscription du Calvados, qui "considère que c'est de notre responsabilité collective que de faire en sorte que ce quinquennat soit une réussite".
Je pense qu'à la fin, on constituera une groupe de gauche autonome au sein de la majorité présidentielle
Pierre Jouvet, candidat dans la Drôme
"Sur le terrain, dans les marchés, le discours de rassemblement est audible, insiste-t-il. Avec des poids lourds de droite nommés au sein du gouvernement, je dis qu'il faut des députés de gauche au sein de la majorité présidentielle". Même positionnement pour Pierre Jouvet dans 4e de la Drôme, qui espère "orienter la majorité vers des réformes plus sociales". "Je pense qu'à la fin, on constituera une groupe de gauche autonome au sein de la majorité présidentielle", avance-t-il. Si les candidats PS n'hésitent pas à afficher leur proximité avec Emmanuel Macron, Les Républicains ont, eux, "une approche plus nuancée et prudente de la campagne", souligne Catherine Barbaroux. "Ils ont un potentiel électoral qu'ils estiment supérieur à celui du PS, qui n'a pas d'autre choix que d'essayer de profiter de la dynamique du mouvement", remarque-t-elle.
>> Cliquez ici pour retrouver la liste complète des candidats aux élections législatives.
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