Dans la crise des migrants, Marine Le Pen n'a même pas à prendre la parole. Il suffit qu'elle regarde passer les colonne de réfugiés. C'est une véritable aubaine politique pour la présidente du Front national. À la fin de l'été, on avait retrouvé une Marine Le Pen encalminée, complètement coincée dans un conflit familial sans fin face à son père qui ne voulait pas lâcher le morceau. Elle se demandait comment elle allait pouvoir tourner la page de cette rentrée parasitée. Elle a trouvé. Avec cette actualité écrasante des réfugiés, elle a ressorti illico les fondamentaux du FN qui sont la matrice, la source même du Front national.
Ils n'ont pas changé : l'immigration, l'identité, les frontières, la sécurité. Marine Le Pen a sauté dedans à pieds joints. Quitte à tordre la réalité. Lundi 14 septembre, par exemple, elle était en déplacement dans l'Essonne. Elle a dénoncé des cours d'islamisation qui étaient en fait des cours d'alphabétisation.
Sa stratégie de dédiabolisation a trouvé ses limites. Marine Le Pen s'en est bien rendue compte. Dédiaboliser oui, se banaliser non ! Elle ne veut surtout pas faire du Front national un parti comme un autre, ce qu'elle appelle "le système", "l'élite", "l'UMPS"... La radicalité a toujours fait le succès du FN. C'est encore plus vrai quand, dans le même temps, les Républicains sont incapables d'accorder leurs violons sur cette question des réfugiés. On ne sait plus qui dit quoi, qui pense quoi. La position du Front national, aussi excessive soit-elle, est claire : on ferme les frontières, tout le monde dehors.
Marine Le Pen a voulu éteindre la flamme de Jean-Marie Le Pen, mais elle veut conserver le flambeau
Benjamin Sportouch
Marine Le Pen a voulu éteindre la flamme de Jean-Marie Le Pen, mais elle veut conserver le flambeau. Elle n'a pas oublié ce que son père lui a dit : "Un FN gentil, ça n'intéresse personne". Alors fini les propositions sur l'économie et sur l'euro : ça n'accroche pas. Elle reprend le registre classique. Qui dit classique dit extrême droite. Marine Le Pen a beau rejeter ce qualificatif. Rappelez-vous, elle voulait même traîner en justice ceux qui l'utilisaient. Elle n'est pas prête à en abandonner le fond de commerce. Un fond de commerce très convoité, Nicolas Sarkozy en tête.
Plus que jamais, à deux mois et demi des élections régionales, Marine Le Pen va réinvestir ce créneau du FN. Du FN canal historique.
Chez les Républicains, c'est jour de convention. Le parti débat ce mercredi 16 septembre sur l'immigration justement. Au final, comme l'a décidé Nicolas Sarkozy, les propositions seront soumises au vote des adhérents. L'ancien chef de l'État a déjà fait tester quelques questions via Direct citoyen, l'application lancée fin mai. Un exemple : "Selon vous le droit du sol doit-il être maintenu ?" (réponse A) ou "être réformé" (réponse B). C'est la réponse B qui recueille 88% des voix. Coïncidence ? C'est exactement la proposition d'un certain... Nicolas Sarkozy. On n'est jamais trop prudent.
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