INFOGRAPHIE - Manuel Valls : régulièrement à l'étranger, le premier ministre empiète-t-il sur les plates-bandes de François Hollande ?

En déplacement au Moyen-Orient depuis le samedi 10 octobre, Manuel Valls a enchaîné les poignées de main protocolaires avec les grands de ce monde : le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le roi Abdallah II de Jordanie et pour finir le roi Salman d'Arabie saoudite. La tournée très présidentielle du Premier ministre n'a pas manqué d'attirer les remarques sur l'usurpation par ce dernier de ce domaine, appartenant traditionnellement aux prérogatives du président dans la Ve République.

La cabinet du Premier ministre s'est vu contraint de brandir l'article 21 de la constitution pour justifier de ces déplacements à l'étranger. En temps que "responsable de la Défense nationale", le chef du gouvernement français a ainsi pu discuter de problématiques de sécurité et de lutte contre le terrorisme avec les chefs d'État égyptiens, jordaniens et saoudiens. Mais cette tournée diplomatique du Premier ministre fait en réalité exception à la règle. En 2015, la grande majorité des déplacements à l'étranger ont été entrepris par le président de la République.

Manuel Valls a balayé d'un revers de main les remarques sur sa tournée diplomatique : "C'est un déplacement hors norme pour vous ? Voilà un questionnement que l'on connaît par cœur. Franchement, la différence entre trois et quatre jours est minime." Il y a quelques jours, le Premier ministre avait déjà été un peu gêné aux entournures lorsque le maire de Kyoto l'avait présenté comme le futur président de la République française. "À l'avenir, je sais que Manuel Valls reviendra à Kyoto en tant que président de la République", avait joyeusement lancé l'édile, avant de se faire remercier par un Manuel Valls un peu crispé.