François Fillon ne les a pas convaincus. Les heures qui ont suivi le report de sa venue au Salon de l'Agriculture ont donné lieu à une série de mises en garde pour le candidat de la droite et du centre. Selon nos informations, son bras droit, Patrick Stefanini, n'a pu que constater "un peu de flottement" chez certains députés. Quant à Gérard Larcher, le président du Sénat et Bernard Accoyer, le secrétaire général des Républicains, ils lui ont conseillé de jeter l'éponge.
Des proches de Bruno Le Maire, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy quittent depuis 24 heures l'équipe de François Fillon. Actuellement, ils sont une soixantaine à avoir choisi de partir, comme le comptabilise Libération. François Fillon réplique à son tour à la suite des défections dans son camp : "Je m'appuie sur les Français (...) La base, elle, tient".
Mais pour Dominique de Villepin, François Fillon "emporte son camp dans une course vers l'abîme". Dans une tribune au Figaro, il explique que "le candidat ne peut aujourd'hui ni se faire entendre sur ses propositions, ni rassembler autour de son nom. Poursuivre dans cette voie sans issue, c'est prendre l'État, notre foi dans la démocratie et ses compagnons de route, en otages".
Bruno Le Maire a été le premier à annoncer son départ de l'équipe de campagne du candidat. "Je crois au respect de la parole donnée, elle est indispensable à la crédibilité de la politique" et "la condition nécessaire pour mener sereinement les efforts de redressement de la France (...) En accord avec mes principes, je démissionne donc de mes fonctions de représentant pour les affaires européennes et internationales de la campagne de François Fillon", a-t-il affirmé dans un communiqué transmis à l'AFP.
La décision de l'ancien candidat à la primaire de la droite et du centre a entraîné une hémorragie. Dix-sept de ses proches ont annoncé leur retrait de la campagne de François Fillon en seulement une journée. Thierry Solère, le porte-parole de François Fillon, a annoncé qu'il mettait fin à ses fonctions au sein de l'équipe du candidat.
Chez les juppéistes, trois parlementaires, Benoist Apparu, Edouard Philippe et Christophe Béchu, se retirent de la campagne du candidat. "Ne pouvant plus soutenir le candidat, nous nous retirons de sa campagne. Nous continuerons à nous battre pour nos idées en appelant chacun à ses responsabilités", ont-ils écrit. Dans la matinée, c'est un autre proche d'Alain Juppé, Vincent Le Roux, conseiller du directeur de campagne Patrick Stefanini, qui avait jeté l'éponge.
Chez les sarkozystes, la réaction est la même. Georges Fenech a été le premier député à prendre en charge la fronde contre François Fillon. Le député a appelé les élus à donner leur parrainage à Alain Juppé. Sur France info, il a déclaré : "J'appelle tous les élus responsables dans ce pays, c'est-à-dire les maires, les conseillers régionaux, les conseillers départementaux, les conseillers métropolitains, à adresser au Conseil constitutionnel leur parrainage pour Alain Juppé".
Il a également annoncé son départ, comme le député de Paris Pierre Lellouche ou encore la députée de la Marne Catherine Vautrin. Selon les informations de BFMTV, les sarkozystes ont prévu de se réunir mardi 7 mars pour "réfléchir aux conditions du succès de leurs idées".
Gérald Darmanin, le maire de Tourcoing et proche de Nicolas Sarkozy, a ajouté son nom à la liste. Dans La Voix du Nord, il indique que "le manquement à la parole sur une question aussi importante. Au 20 heures, il a répété que, pour lui la mise en examen était incompatible avec une élection. Il l’a dit et c’était une parole très forte. Comment peut-on réparer l’énorme fossé qui existe déjà entre la parole des responsables politiques et le peuple si on ne respecte pas soi-même sa parole sur un sujet aussi grave ?".
J'ai peur que les Français ne nous permettent pas d'arriver au second tour
Nadine Morano
Ce vendredi 3 mars, Nadine Morano a aussi appelé au retrait du candidat. Sur France info, elle explique : "Je lui ai dit, vraiment comme un crève-cœur, parce que voici quelqu'un qui a la stature, voilà quelqu'un qui a un programme pour la France, qui a l'expérience, qui est prêt à le faire, vraiment à remettre notre pays sur le chemin de prospérité, mais j'ai peur que les Français ne nous permettent pas d'arriver au second tour, et ce serait là une catastrophe".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte