2 min de lecture
Une vue du palais de l'Élysée
Crédit : SIPA
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Et si on vous annonçait dès aujourd'hui les vainqueurs de la future élection présidentielle en France ? Alain Juppé a 45% d’être élu président de la République en 2017. François Hollande est à 7%. Emmanuel Macron a autant de chances que Nicolas Sarkozy, avec 12%. Vous voulez savoir qui, outre-Atlantique, va gagner la Maison Blanche ? On vous répond sans problème. Ce sera Hillary Clinton : elle a 71% de chances, quand Donald Trump en a une sur trois.
Rassurez-vous : nous ne sous sommes pas transformé en Madame Irma, mais plutôt en Louis Bodin. Nous ne vous livrons pas des prédictions, mais des prévisions, des probabilités. Ces chiffres, nous les avons pas inventés. Ce sont ceux de Hypermind, le site français spécialisé de marché prédictif. Ce sont les résultats de paris. Cela n'a donc rien à voir avec des sondages. Mais c’est, dit-on, plus fiable que des sondages.
Alors il n'y a pas de bookmakers politiques en France. Les paris en ligne, en dehors du sport et des chevaux, sont interdits. Mais cela fonctionne comme des paris en ligne. Il faut, pour devenir parieur, passer un test psychologique. Et répondre à cette question, par exemple : "Pour vous, est-ce qu’il est déshonorant de changer d’avis ?" En gros, un idéologue absolu est exclu car il fera un mauvais prévisionniste. Les avis des parieurs qui se trompent sont de moins en moins pris en compte. Ceux qui font des bonnes prévisions, en revanchent, gagnent de l’argent, et leurs voix pèsent de plus en plus.
Quand on met l'intelligence collective en oeuvre, on arrive à repousser les limites de la prévision
Émile Servan-Schreiber, co-fondateur du site Hypermind
Cela donne de meilleurs résultats que nos bons vieux sondages. C'est du moins ce qu’assure Émile Servan-Schreiber, le co-fondateur de Hypermind. "Les gens qui répondent aux sondages répondent à la question : 'Si l'élection était aujourd'hui, pour qui voteriez-vous ?' Le parieur, lui, répond à la question : 'Qui va être élu dans sept mois ?'", explique-t-il. "Quand on répond à un sondage, on répond à sa préférence personnelle. Quand on fait un pari sur qui va être élu, non seulement on prend en compte son analyse personnelle, mais aussi l'avis de tous les gens qui sont autour de soi", poursuit-il.
"Au lieu d'avoir une réponse, on en compile vingt. Quand on met cette intelligence collective en oeuvre, on arrive à repousser les limites de la prévision", affirme Émile Servan-Schreiber. On a donc regardé si l’intelligence collective des parieurs avait été meilleure que les sondages. On s'est demandé s'ils avaient vu venir le Brexit, par exemple. Pas vraiment (ils étaient à une chance sur quatre).
Sur Donald Trump, les parieurs ont été meilleurs : ils ont d’emblée vu qu’il pouvait emporter la primaire républicaine. Cela a été une belle victoire sur le Big Data (les algorithmes) et sur le gourou de la prévision, le célèbre Nate Silver. Depuis qu’il a prédit très tôt la victoire d’Obama 2008, il était devenu l’oracle de la politique américaine avec son redoutable algorithme pour prévoir les élections. Mais sur l’imprévisible Trump, Nate Silver a buggé. Comme quoi faire turbiner des cerveaux humains a peut-être encore de l’avenir.
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