"Renforcer les contrôles" pour vérifier que les chômeurs "cherchent bien un emploi" et les "sanctionner" si besoin : les propos de François Rebsamen ont provoqué une sacrée polémique mardi 2 septembre. Les syndicats ont grimpé au rideau. Le Parti socialiste s'en est pris au ministre du Travail.
Mais enfin, on ne peut plus discuter dans ce pays ? Est-ce que tout serait figé depuis 50 ans ? Est-ce si insensé de contrôler un chômeur pour savoir s'il travaille "au noir" ou pas ? Est-ce que pour percevoir une indemnisation, il n'est pas logique de vérifier qu'un demandeur d'emploi se rend aux convocations ?
Une chose est certaine : ce n'est pas cela qui va résorber le chômage. Certes, la manière de François Rebsamen de mettre le sujet sur la table relevait un peu de maladresse (c'était quand même un peu improvisé). Mais franchement, répondre systématiquement "non" par principe, c'est idiot.
Il faut d'ailleurs se souvenir de ce que disait par le passé le Parti socialiste, ainsi que François Hollande. En 2005, lorsque le gouvernement Villepin prévoyait des contrôles, le PS expliquait que "pour le gouvernement la lutte contre le chômage, était d'abord une lutte contre les chômeurs". En 2012, le candidat François Hollande s'en prenait à Nicolas Sarkozy en jugeant qu'"il n'était jamais utile pour un président sortant en échec de s'en prendre aux plus fragiles".
Là, ni François Hollande ni Manuel Valls n'ont démenti leur ministre du Travail.
La sortie de François Rebsamen ne va pas arranger l'ambiance au PS. Surtout que ce n'est pas la première fois que l'intéressé part en éclaireur. En juin sur RTL, il s'était déjà prononcé pour assouplir les seuils sociaux dans l'entreprise. Le Parti socialiste lui avait vertement répondu que ce n'était pas "pertinent". C'est la même réaction qui est venu du patron du PS, Jean Christophe Cambadelis, sur le contrôle des chômeurs.
Dans cette affaire de contrôle des chômeurs, François Rebsamen a surtout rappelé la loi.
Cette affaire veut surtout dire que le débat est trop souvent figé, à tort, et pas qu'à gauche d'ailleurs. On est un dangereux gauchiste quand on s'en prend aux dividendes des grands patrons. On est un vilain de droite quand on veut contrôler les chômeurs. Il y a pourtant des gens à droite qui sont pour le mariage homo. Il y a des gens de gauche qui trouvaient que les heures supplémentaires défiscalisées de Nicolas Sarkozy, c'était très bien.
Il n'y a pas une bonne conscience d'un côté et une mauvaise conscience de l'autre. Sur certains sujets, il faut sortir des préjugés. On vit dans des stéréotypes, avec des totems et des tabous.
Cela peut rappeler le débat sur l'insécurité. La gauche ne jurait que par la "prévention". La sanction, c'était être "facho" il y a 20 ans. Depuis, ce débat a évolué, parce qu'il y a un principe de réalité. Il y a aujourd'hui à gauche une majorité de personnes qui reconnaissent que la sécurité, c'est la première des libertés.
Il n'est pas question de dire qu'il faut être impitoyable avec les chômeurs. Quand on est chômeur, on est en souffrance. On peut quand même en discuter tranquillement deux secondes, sans grimper aux rideaux.
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