Alain Duhamel : "Arnaud Montebourg vient de marquer, d'un pied résolu, un but contre son camp"

Dimanche dernier, l'ultime journée du 77ème Congrès du PS a été gâché par Arnaud Montebourg. L'ancien ministre socialiste a en effet violemment chargé le gouvernement dans Le Journal du Dimanche.

Dans une tribune d'une violence et d'une grandiloquence apocalyptiques, cosignée avec le banquier Matthieu Pigasse, il estime que le pouvoir marche droit vers le désastre. "L'absurde conformisme bruxellois de la politique économique est devenu une gigantesque fabrique à suffrages du Front national", a-t-il ajouté.

Ce sévère tacle d'Arnaud Montebourg n'est pas une surprise. En effet, l'ancien ministre n'est jamais entré dans le rang lorsqu'il était membre du gouvernement. Cependant, sa tribune a produit l'effet escompté : détériorer le climat du Congrès de Poitiers et obliger tout le monde à répliquer.

Arnaud Montebourg n'était pas un ministre solidaire et un partenaire fiable. Mais en revanche, c'est un sniper redoutable. Il a atteint son but avec une précision diabolique.

Alain Duhamel

Par ailleurs, cette attaque d'Arnaud Montebourg signifie qu'il n'a pas du tout quitté la vie politique. En effet, elle met en évidence que l'ancien ministre est juste sorti par une porte avant d'entrer par une fenêtre. Elle démontre également que l'ex-locataire de Bercy est prêt à s'engager violemment dans la présidentielle de 2017.

Après cette tribune d'Arnaud Montebourg, on peut tout à fait imaginer qu'il veuille être candidat dissident à l'élection présidentielle. Au fond, il veut devenir pour François Hollande ce que Jean-Pierre Chevènement a été à Lionel Jospin. C'est-à-dire, celui qui divise et qui fait perdre.

Alain Duhamel

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