La ministre de la Santé Agnès Buzyn a dénoncé mardi 19 décembre des "situations graves de harcèlement au sein" du Centre hospitalier universitaire de Grenoble, mises au jour selon elle par un rapport commandé après le suicide début novembre d'un neurochirurgien dans l'établissement.
"Le CHU de Grenoble a fait face à une situation dramatique", a rappelé la ministre devant l'Assemblée nationale, répondant à une question du député isérois Olivier Véran (LREM). "Dès que j'en ai été informée, j'ai diligenté le médiateur national Edouard Couty pour me faire un rapport de situation", a-t-elle indiqué. "Ce rapport, que je rendrai public, a permis de mettre en lumière des situations graves de harcèlement au sein de cet établissement", a annoncé Agnès Buzyn.
"Encore aujourd'hui, les praticiens nous font remonter des difficultés, des tensions, la pédiatrie étant la dernière en date", a ajouté la ministre, qui rencontrera "début janvier la directrice générale du CHU de Grenoble, le président de la commission médicale d'établissement et le doyen de la faculté de médecine".
Ceux-ci devront lui proposer "au plus tôt un plan d'action conforme aux recommandations de Edouard Couty face à la souffrance des soignants" du CHU, a-t-elle précisé.
Je porte une attention particulière à ce que le management soit bienveillant
Agnès Buzyn, la ministre de la Santé
Insistant sur son "engagement contre toute forme de harcèlement à l'hôpital", Agnès Buzyn a prévenu qu'elle n'accepterait "plus que" des personnes "harcelées soient obligées d'abandonner leur poste".
Ainsi, la ministre a "accepté la mutation d'une clinicienne réputée de Grenoble dans un autre établissement avec son support de poste". Mais, a-t-elle mis en garde, "le service qui verra un professionnel partir pour de telles raisons de harcèlement ne verra pas son poste sanctuarisé".
"Je porte une attention particulière à ce que le management, qui se focalise parfois sur la gestion économique et financière de nos hôpitaux, soit bienveillant et soit vigilant à l'humain, face à des équipes soignantes en très grande tension", a assuré la ministre.
Début novembre, un neurochirurgien de 36 ans s'était suicidé dans le CHU de Grenoble, après avoir laissé une lettre invoquant des motifs personnels.
Après les suicides d'au moins cinq infirmiers survenus en France à l'été 2016 et celui, en décembre 2015, d'un cardiologue à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris, l'ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine avait lancé un plan contre la souffrance des soignants et nommé l'ancien directeur des hôpitaux Edouard Couty comme médiateur national face aux situations conflictuelles.
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