Une loi au nom du principe de précaution. Les députés examinent ce jeudi 23 janvier une proposition de loi d'Europe-Écologie-les-Verts sur les ondes électromagnétiques. Il s'agit d'encadrer les installations des antennes relais ou encore de réduire au minimum l'usage du WIFI dans les écoles.
L'objectif est double : réduire au maximum l'exposition aux ondes électromagnétiques et organiser la transparence de l'information sur le sujet. Pourtant, aucune étude n'a permis d'établir de manière certaine la nocivité de ces ondes. Mais l'existence de personnes électro-sensibles est reconnue.
Elles sont partout. Les ondes électromagnétiques ou radiofréquences ont peu à peu envahi nos espaces de vie à la faveur du développement des nouvelles technologies. La principale source d'exposition est, selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), le téléphone portable. Et de "très loin".
Ensuite, il y a dans notre environnement personnel tous les appareils connectés comme les tablettes, les téléphones sans fil, les interphones pour bébés, les technologies RFID (puces électroniques), Wi-Fi et Bluetooth, mais aussi les lampes fluorescentes, les fours à micro-ondes ou les plaques à induction.
Enfin, il y a les antennes-relais pour la
téléphonie mobile, qui génèrent toutefois une exposition moyenne bien
inférieure à celle imputable aux téléphones portables.
Il y a deux mesures possibles: lorsqu'on a un appareil collé au corps, comme un téléphone portable, sans fil ou un talkie-walkie, la mesure se fait en watt par kg et évalue l'énergie transmise. Cette mesure s'appelle le DAS (débit d'absorption spécifique). Seuls les DAS des téléphones portables sont limités à 2 W/kg. Pour les autres appareils, les DAS ne sont pas suffisamment connus, déplore l'Anses.
Pour
des appareils à distance, l'exposition se calcule en volt/mètre et
décroît fortement avec l'éloignement. Un micro-ondes émet en moyenne un
champ de 3V/m à 40 centimètres, une ampoule basse consommation 15 V/m
à 30 cm. Selon l'Agence nationale des fréquences (ANFR), l'exposition
via des antennes-relais est inférieure à 2,7 V/m sur 99% du territoire
et en dessous 0,7 V/m sur 90%. Il y a quelques dizaines de points
atypiques qui dépassent les 6 V/m.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé les ondes dans la
catégorie "cancérigène possible" en raison d'études évoquant une
possible augmentation du risque de tumeur cérébrale pour des
utilisateurs intensifs (à partir de 30 minutes quotidiennes). L'OMS
envisage cinq niveaux de risques : avéré, probable, possible, niveau de
preuve insuffisant et probablement pas d'effet.
Par ailleurs, dans une
analyse d'études internationales publiée en octobre 2013, l'Anses pointe
aussi des effets biologiques (modifications de l'organisme) décelés
avec un niveau de preuve limité, sans qu'un lien avec une pathologie
n'ait été établi. L'agence sanitaire note aussi un "développement
spectaculaire et permanent des technologies et des usages".
Dans la gamme des radiofréquences, l'exposition maximale doit être
comprise entre 28 et 61 V/m, le seuil maximal variant en fonction des
technologies (Radio FM, TV, 2G, 3G et 4G). Ces seuils, très élevés, ont
été fixés pour protéger de l'effet thermique des ondes, c'est-à-dire
l'élévation de la température des tissus.
Dans la réalité, ils ne sont
pas dépassés mais la question d'autres effets potentiels est posée. Le
seuil de 0,6 V/m, réclamé par certaines ONG, figure dans une résolution
du Conseil de l'Europe de 2011, qui recommande notamment de fixer "un
seuil de prévention pour les niveaux d'exposition à long terme aux
micro-ondes ne dépassant par 0,6 volt par mètre". L'Anses considère
qu'il n'a pas de "base sanitaire".
L'Anses invite de manière générale à "limiter les expositions
de la population", en particulier via les téléphones portables. A fortiori en cas de faible niveau de connexion, lorsque le téléphone pousse au maximum son niveau d'émission d'ondes pour essayer de capter un relais. De la même manière, il convient d'éviter d'utiliser son téléphone lors d'un trajet en train ou en voiture.
L'utilisation
d'une oreillette est donc vivement conseillée : elle divise l'exposition au
moins par un facteur 10. L'Anses veut aussi que le niveau d'exposition
général, en intérieur comme en extérieur et résultant de plusieurs
sources d'émissions, soit mieux évalué. Enfin, souvent conseillé mais loin d'être suffisamment mis en pratique, il s'agit également de ne pas dormir à moins de 30 cm de son portable.
Ces recommandations visent de manière explicite les utilisateurs intensifs et
les enfants, dont la boîte crânienne est moins épaisse, les personnes fragiles, comme les porteurs de pacemaker où les personnes victimes d'électrosensibilité.
Très rares, ces dernières sont particulièrement sensibles aux ondes qui
leur provoquent des maux de tête ou un surplus de fatigue quasi-quotidiens.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte