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L'hôpital de La Timone à Marseille
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Un véritable "cauchemar". C'est ce qu'a vécu un couple, Marine, 29 ans et Julien, 26 ans à l'hôpital de la Timone à Marseille le 23 septembre dernier. Leur bébé décédé, personne n'a pu prendre le corps en charge, et ils ont traversé l'hôpital avec leur enfant, mort, dans leurs bras, pour trouver la chambre mortuaire fermée. Cinq mois plus tard, Marine raconte leur histoire dans le journal La Provence vendredi 9 mars.
Trois jours après sa naissance, Lilou est prise en charge pour des complications cardiaques par le service réanimation de l'hôpital de la Timone. Malgré tous les efforts des équipes médicales, la petite fille ne pourra pas être sauvée.
Deux heures après le décès de leur bébé, une brancardière arrive et leur explique que le couffin où aurait du être placé le corps n'est pas disponible, qu'elle n'a pas les clés du local et qu'elle ne parvient à joindre personne.
Marine a alors demandé à la brancardière "de garder (leur) défunte fille dans (leurs) bras et de pouvoir la mener ainsi jusqu'au dépositoire", situé à l'autre bout du bâtiment, ne voulant laisser son enfant comme cela.
Le couple traverse alors les services de l'hôpital avec leur enfant décédé dans les bras, cherchant le dépositoire. Une fois arrivés, ils trouvent porte close. "La brancardière appelle alors le service du dépositoire, et là... Pas de réponse ! Elle sonne ! Elle essaye de rappeler sans cesse ! Mais personne !", raconte Marine dans La Provence. Et pour cause : la chambre mortuaire est fermée après 17 heures.
Nous pensions être en enfer ou en plein cauchemar et espérions nous réveiller.
Marine, 29 ans, dans La Provence
Le couple attend donc, "assis sur un parpaing en béton au niveau, je pense, du local poubelle puisqu'un monsieur passait avec son chariot électrique et tractait les poubelles avec des rats qui grouillaient au sol". "Nous pensions être en enfer ou en plein cauchemar et espérions nous réveiller, mais non, tout cela était bien réel et cruel", se souvient Marine.
Quelqu'un finit par arriver avec le badge pour accéder au dépositoire. Le couple veut veiller son bébé, mais l'accès est interdit. "Ils nous ont abandonnés comme ça, seuls sur un parking, en pleine souffrance."
Marine et Julien ont écrit une lettre à l'Assistance publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM), et ont été reçus par le directeur de La Timone ainsi que par le chef du service réanimation qui leur ont présenté des excuses. Devant eux, ils ont reconnu que la gravité des faits et assuré que "la prise de conscience a été unanime".
Le couple a cru aux regrets et aux promesses de l'hôpital, mais une histoire est venue réveiller leur douleur début mars, quand La Provence a révélé qu'un bébé avait été incinéré par erreur à la place d'un autre, après un échange de corps dans le même hôpital. C'est ce qui a convaincu Marine de venir raconter son histoire dans le quotidien.
Contactée par RTL.fr, l'AP-HM renvoie vers un communiqué dans lequel elle reconnaît "un enchaînement de dysfonctionnements" dans le cas de Marine et Julien. "A la suite de cet événement qui a fortement ému le personnel, une analyse complète des pratiques a ainsi été mise en place et a regroupé tous les acteurs des services concernés", indique l'hôpital.
Manque de moyens, d'effectif, de matériel... Le personnel soignant de l'AP-HM a, à plusieurs reprises, dénoncé les conditions dans lesquelles sont pris en charge les patients dans les hôpitaux marseillais. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a accepté de faire un geste de 9 millions d'euros pour l'AP-HM, qui croule sous une dette d'un milliard d'euros.
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