Corruption à Fresnes : deux mises en examen, un haut responsable écroué

Un haut responsable de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) et un autre homme, soupçonnés d'être impliqués dans un réseau de corruption au sein de l'établissement pénitentiaire, ont été mis en examen mercredi soir, a appris l'AFP auprès du parquet de Créteil. Le responsable, un directeur en charge de la supervision d'un des trois bâtiments de la prison depuis 2014, a été écroué à la maison d'arrêt de Meaux. Leur garde à vue avait débuté lundi 26 mars.

Il a été mis en examen "pour corruption passive de personne dépositaire de l'autorité publique, blanchiment de corruption passive et association de malfaiteurs", a précisé le parquet à l'AFP. Il est soupçonné d'avoir accordé des faveurs à des détenus. Des avantages qui pouvaient inclure des portables en cellule, des douches plus régulières, ou un appui pour obtenir parloir et aménagements de peine, selon des sources proches de l'enquête. 

Le second suspect, Fabrice Touil, 42 ans, déjà poursuivi par la justice pour son implication dans un volet de la fraude à la taxe carbone, est soupçonné d'avoir remis de l'argent à plusieurs reprises à ce directeur. Il a été mis en examen pour corruption active d'une personne dépositaire de l'autorité publique et association de malfaiteurs. Le parquet a requis son placement en détention provisoire. C'est au juge de la liberté et de la détention, devant lequel il devait comparaître dans la nuit de mercredi à jeudi, d'en décider. 

280.000 euros en liquide saisis

Cinq autres personnes avaient été placées en garde à vue lundi 26 mars dont le frère du directeur, un surveillant pénitentiaire, l'aumônier juif régional et deux autres détenus, Arnaud Mimran et Éric Robic. La femmes du cadre avait également été arrêtée mardi 27 mars. Ils ont été relâchés à l'issue de leur garde à vue.

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280.000 euros en liquide ont été saisis lors des perquisitions menées lundi aux domiciles des suspects, ainsi que dans l'enceinte de la prison de Fresnes. Le directeur et le surveillant suspectés ont été "immédiatement suspendus de leurs fonctions et une enquête interne va être menée", explique l'Administration pénitentiaire.

Une enquête débutée en 2017

L'enquête sur ce réseau de corruption a débuté en février 2017 à la suite d'un signalement de l'Administration pénitentiaire à la justice, et a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) et à la Brigade de répression du banditisme (BRB) de Versailles.

2.600 détenus sont emprisonnés à Fresnes, occupée à près de 200% de sa capacité. La Contrôleure des prisons Adeline Hazan avait dénoncé, avant une visite du président Emmanuel Macron début mars, des conditions "épouvantables" avec "des rats à peu près partout".