Attentat de Magnanville : pourquoi une policière a été interpellée

Comment une policière a-t-elle pu se retrouver en garde à vue dans l'enquête sur l'assassinat d'un couple de policiers par un jihadiste ? Cette ancienne déléguée départementale du syndicat Alliance Police nationale aurait pu donner accès par négligence à l'adresse de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, assassinés en juin 2016 dans leur pavillon de Magnanville (Yvelines).

Elle a été interpellée avec cinq autres personnes dont sa fille lundi 9 avril par la sous-direction anti-terroriste, avant d'être relâchée jeudi 12 avril, faute d'éléments à charge suffisants. Au printemps 2016, quelques semaines avant l'attentat, la policière est déjà un peu dépassée par ses enfants qui fréquentent des islamistes. 

Elle va loger pour un temps une amie de sa fille, sans savoir qu'elle était fichée S. Radicalisée, cette jeune femme de 25 ans est depuis mise en examen et incarcérée dans une affaire de filière de départ vers la Syrie. Elle avait un lien "indirect" avec Larossi Abballa, le jihadiste qui a assassiné Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing.

La policière aurait pu être piégée

Les enquêteurs se demandent donc si elle aurait pu profiter de son passage chez la policière pour consulter des documents syndicaux, et récupérer par exemple le nom et l'adresse du couple que Larossi Abballa prendra pour cible quelques semaines plus tard.

Rien ne semble étayer ou prouver à ce stade, il faut donc rester prudent. Les enquêteurs s'interrogent et se demandent si cette policière n'a pas pu être piégée par ses enfants ou par leurs amis islamistes. L'enquête est encore en cours.