Cela fait dix ans qu’il n'était pas venu. Vladimir Poutine boudait le grand rendez-vous annuel de l’assemblée générale de l’ONU. Son retour est un événement. Mis au banc des nations depuis son coup de force en Ukraine, sanctionné par l’Europe et les États-Unis, éjecté du G8, Poutine "le pestiféré" va tenter de s’imposer sur le dossier sur lequel nous avons tous échoué : la Syrie.
La guerre en Syrie, c’est notre honte depuis quatre ans et demi. Cette guerre a tué 240.000 personnes. Elle a permis à Daesh de prendre racine. À la tribune de l’ONU, le président russe va profiter de notre échec. Il va dire : "Ok, je sais, vous êtes fâchés pour l’Ukraine. Mais, il y a une chose sur laquelle on doit se mettre d’accord, c’est le combat contre Daesh. C’est notre un ennemi commun, oui ou non ?"
Vladimir Poutine va proposer de ne pas toucher à Bachar el-Assad. Effectivement, son objectif est d’éviter la chute de son protégé. Il propose à Barack Obama de faire rentrer la Russie dans la guerre contre Daesh en créant une grande coalition dans laquelle serait intégré le régime syrien. "En fait, la Russie a très peur que Bachar un matin soit retrouvé assassiné, car son régime est en coma dépassé", résume un diplomate occidental.
Pour éviter cela, Moscou a déployé des troupes en Syrie. On n’y a pas prêté attention, mais c’est la première fois depuis la chute de l’Union soviétique que des troupes russes sont envoyées pour combattre hors de l’ex-URSS. Ce n'est pas rien.
"Aujourd'hui il y a environ 2.500 militaires russes en Syrie", estime Igor Delanoë, chercheur à l'Observatoire franco-russe de Moscou. Des chars et des hélicoptères russes s’installent en ce moment sur une base aérienne dans le fief d’Assad. Poutine dit ainsi à l’Europe et à Obama, qu’il va revoir à New York : "Vous ne voulez pas mettre de troupes au sol pour combattre Daesh ? Et bien moi si !". Ce déploiement militaire est évidement fait pour nous impressionner, et pour qu’on écoute la proposition Poutine à l’ONU.
En même temps, le président russe a déjà marqué des points. Car, aujourd'hui, beaucoup sont d’accord avec lui et disent qu’il faut parler à Bachar el Assad ou à ses proches pour préparer la suite. Même François Hollande, qui voulait le départ du président syrien et voulait même des frappes contre lui en 2013, n’en fait plus une priorité.
Attention, prévient Marie Mindras politologue au CNRS, Vladimir Poutine tend un piège à l’Occident. "Il veut s’imposer en faiseur de paix, ce qu’il n’a jamais été, nulle part, en seize ans de pouvoir"dit-elle. Pourtant, le danger absolu que représente Daesh nous empêche de dire "niet" à l’offre de Vladimir Poutine.
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