Grande figure de la social-démocratie européenne l'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt est décédé mardi 10 novembre à 96 ans. Opéré en septembre pour un caillot de sang dans une jambe, l'ex-dirigeant social-démocrate, qui dirigea l'Allemagne de 1974 à 1982, s'est éteint chez lui à Hambourg.
Il était resté longtemps dans le débat politique, commentant récemment la crise grecque ou celle de l'Ukraine. Bien que de bords politiques différents, lui et le président français Valéry Giscard d’Estaing avaient incarné l'amitié franco-allemande et la relance du projet d'intégration européenne. "Il était le meilleur chancelier que l'Allemagne ait connu depuis Konrad Adenauer et il a restauré la dignité extérieure de son grand pays" a déclaré l'ancien président français à l'annonce de sa mort.
L'action des deux anciens dirigeants a par ailleurs été saluée par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. "C'est grâce à (eux) que les relations franco-allemandes (...) ont gagné en profondeur. Ensemble, ils ont fondé le système monétaire européen et donc ouvert la voie à l'euro". Leur travail après le choc pétrolier avait en effet aboutit au système monétaire européen (SME) et en 1979 à l’Écu, ancêtre de l'Euro.
Un avis partagé par Martin Schulz, le président du Parlement européen, qui a rendu hommage à la "grande clairvoyance" de ce "grand Européen militant". Pour l'ancien président de la Commission européenne Jacques Delors, "ce qui caractérisa le plus Helmut Schmidt c'était sa vision lucide de l'avenir et son esprit tranchant. Grâce à son sens critique et à son pragmatisme optimiste, il a pu faire avancer l'intégration de notre continent". Le compliment n'aurait pas forcément plu au défunt, connu pour ses petites phrases, qui s'était fait remarquer en déclarant "celui qui a des visions devrait aller chez le médecin".
Helmut Schmidt disait qu'il n'était pas un idéaliste européen. Son engagement pour l'Europe prouve que celle-ci n'est pas un projet pour les idéalistes, mais pour les réalistes européens
Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne
Grand connaisseur des questions économiques, il avait critiqué le manque de compétence en finance d'Angela Merkel. Ce qui n'a pas empêché cette dernière de lui rendre hommage. "Helmut Schmidt était aussi un exemple pour moi, l'un de ceux dont le conseil et le jugement m'importent", a déclaré la chancelière, saluant son "humilité personnelle", son "autorité naturelle" et son "sens du devoir".
Un des premiers à réagir, le président François Hollande a salué un "grand Européen", qui avait "préparé les choix qui avaient été faits ensuite par François Mitterrand et Helmut Kohl", pour renforcer la construction européenne. "Il a toujours dit qu'il fallait laisser vivre l'économie de marché mais qu'il fallait lui donner une dimension sociale".
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