3 min de lecture

Un jour de guerre à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle

REPLAY / REPORTAGE - Depuis février, le fleuron de la Marine française est engagé dans les opérations militaires contre l'État islamique en Irak.

Le porte-avions Charles-de-Gaulle dans le Golfe d'Oman, le 31 janvier 2014 (Illustration)

Crédit : PATRICK BAZ / AFP

Un jour de guerre à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle

00:04:04

Brice Dugénie & Loïc Farge

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Le porte-avions Charles-de-Gaulle mouille actuellement au large de l'Iran dans le cadre de la coalition avec les États-Unis dans la lutte contre Daech. L'objectif est d'aider quotidiennement dans les airs les forces irakiennes qui, au sol, luttent contre l'État islamique.  

Dès 7 heures le matin, une première pontée (série d'avions de chasses, Ndlr) se présente sur le pont d'envol. Le système de catapulte expulse alors un à un les supersoniques dans la brume du Golfe persique. De 0 à 250 kilomètres-heure en moins de 75 mètres. Direction l'Irak.

Deux missions ont été affectée aux pilotes. D'abord observer à l'aide de caméras très précises le terrain et bombarder si nécessaire pour soutenir les militaires irakiens au sol.


Aux commandes de l'un de ces Rafale, il y a le capitaine de corvette Julien. Jeudi 9 avril, l'un des ses hommes a frappé à deux reprises. "On détecte des véhicules suspects, des personnes suspectes ou des bâtiments suspects", explique-t-il.

"Il y a des analyses qui sont faites avec les personnes avec qui on est à la radio et qui sont situées au sol. En fonction de comment les véhicules inter-agissent ou les individus, on arrive à avoir la certitude que ce sont des combattants de Daech, ou éventuellement larguer une bombe ou deux pour faire du dégât au sol", poursuit-il.

Sur le pont d'envol, la couleur du casque et des vêtements indique le rôle de chacun

Brice Dugénie, envoyé spécial sur le Charles-de-Gaulle

C'est ce qui s'est passé pour son numéro 2, qui "a tiré deux bombes sur un bâtiment (..) où on était absolument certains qu'il y avait des combattants de Daech qui étaient réfugiés." Dans le jargon, on dit alors que "l'avion revient lisse", c'est-à-dire sans bombe sous les ailes. Des frappes qui se font évidemment avec l'accord des États-Unis qui dirigent l'opération dans le Golfe.

Pour mener cette mission, à bord chacun a un rôle très précis. Sur le pont d'envol, la couleur du casque et des vêtements indique le rôle de chacun. En jaune, les chiens jaunes assurent le trafic sur le pont. Dans un bruit écrasant, avec de grands gestes très codés, ils guident les pilotes.

Les hommes en vert gèrent la mécanique ; les bleus, la logistique ; et les rouges, les armes. Chaque soir, alors que le pont d'envol est plongé dans l'obscurité, à la lueur de leur lampe frontal, ces hommes, que les autres marins surnomment les "boum", mettent en place les bombes sous les ailes des douze Rafale et neuf Super-Etendard.

C'est le capitaine de frégate Paul qui supervise. "Les bombes arrivent et elles vont être transportées sur des petits chariots vers les avions, qui peuvent être armés", explique-t-il. Sur des chariots, les hommes acheminent les bombes qui pèsent chacune entre 100 et 250 kilos.

"Les armuriers sur le pont d'envol viennent d'effectuer le processus qu'on appelle 'le processus d'accrochage de la bombe' sous le pylône qui est sous les ailes de l'avion. Là, il y en aura quatre ce soir. On peut monter jusqu'à six. C'est une bombe qui est propulsée et qui va aller sur des objectifs sur des coordonnées GPS", décrit le militaire.

La fureur de ce qui se passe en Irak, les gens à bord ne le perçoivent pas

Pierre Vandier, commandant du Charles-de-Gaulle

À bord du porte-avions, règne une tension particulière. Les militaires sont concentrés et concernés, même si tous sont expérimentés et entraînés. Une opération de cette envergure reste délicate, comme l'explique le commandant du Charles-de-Gaulle, Pierre Vandier. "C'est sûr qu'on envoie des avions à des milliers de kilomètres. La fureur de ce qui se passe en Irak, les gens à bord ne le perçoivent pas".

"Toutefois, par exemple, sur le pont d'envol, on met quand même plusieurs dizaines de bombes par jour. Quand on met la main sur une bombe, on voit bien qu'on touche à quelque chose de particulier. Je pense que ça, l'équipage le sait, il le sent, et donc l'équipage vit au contact de la mission avec une forme de discrétion et de pudeur, mais pour eux c'est extrêmement important et ça donne du sens à tout ce qu'ils font", poursuit-il.

Samedi 11 avril, le porte-avions américain Carl Vinson, qui dirige les opérations dans le Golfe, prendra la route des États-Unis. Pendant quelques jours, le Charles-de-Gaulle sera seul à mener les opérations. Une première. Même si pendant cette période, c'est à Washington que seront prises les décisions.

La rédaction vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

En Direct

/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte