Trente-sept morts dans une fusillade dans un hôtel tunisien; un chef d'entreprise décapité dans un attentat en France, des dizaines de tués dans l'attaque d'une mosquée au Koweït et des dizaines d'autres sur une base en Somalie : le deuxième vendredi du Ramadan a été marqué par une flambée de violences portant la marque des jihadistes.
Cette vague meurtrière survient trois jours après un appel du groupe jihadiste Etat islamique, qui combat en Irak et en Syrie, incitant les musulmans dans le monde à engager la guerre sainte contre les "mécréants" durant le ramadan, qui a commencé le 17 juin. Mais rien n'indiquait dans un premier temps que les attaques de vendredi aient été coordonnées.
En Tunisie, 37 personnes, dont des touristes étrangers, ont été tuées et 36 blessées lorsqu'un homme a ouvert le feu à la mi-journée dans un hôtel et sur une plage de la station balnéaire de Sousse, le pire attentat de l'histoire récente d'un pays qui voit monter la menace jihadiste depuis sa révolution en 2011. Selon le ministère de l'Intérieur, un homme armé "s'est infiltré par l'arrière de l'hôtel et a ouvert le feu". Il a ensuite été abattu.
Situé en pleine zone touristique, le Riu Imperial Marhaba et ses clients sont majoritairement britanniques et d'Europe centrale, a indiqué la chaîne propriétaire. Au moins une victime est irlandaise, selon Dublin. Au 5 ressortissants britanniques ont été tués, selon le ministre des affaires étrangères Philip Hammond. De nouveau visé par des attaques terroristes trois mois après l'attentat contre le musée du Bardo, Tunis ne peut pas faire face "seul" aux jihadistes et réclame une "stratégie globale" de lutte, a affirmé dans l'après-midi le président Béji Caïd Essebsi. Côté français, l'ancien Premier ministre François Fillon s'est déclaré en faveur d'une "coalition mondiale contre le totalitarisme islamique".
En France, près de six mois après les attentats sanglants de Paris, un homme est mort décapité dans un attentat jihadiste contre un site industriel sensible près de Lyon, dont l'auteur présumé a été arrêté. C'est la première fois qu'une décapitation a lieu dans ce pays lors d'une attaque terroriste, une pratique en revanche fréquente en Syrie et en Irak pour le groupe Etat islamique. L'attaque a visé une usine de gaz industriels du groupe américain Air Products à Saint-Quentin Fallavier.
L'assaillant, identifié comme Yassin Salhi, serait arrivé dans une voiture bénéficiant d'un agrément pour accéder à l'usine, classée sensible, avant de foncer sur des bonbonnes de gaz, stockées en masse. Une "énorme explosion", selon un riverain, s'est alors produite. Selon des images de vidéosurveillance, l'homme avait préalablement signé une macabre mise en scène, en accrochant sur le grillage extérieur la tête décapitée de son employeur, entourée de drapeaux islamistes. Les pompiers dépêchés sur place l'ont ensuite maîtrisé, avant de le remettre aux autorités.
Yassin Salhi, 35 ans, est connu pour ses "liens avec la mouvance salafiste", qui regroupe les musulmans sunnites radicaux. "On est des musulmans normaux, on fait le ramadan. Normal. On a trois enfants, une vie de famille normale", a plaidé sur une radio son épouse, avant d'être interpellée, de même que la soeur de Yassin Salhi ainsi qu'un autre homme. François Hollande a lui appelé les Français à "ne pas céder à la peur" et promis d'"éradiquer les groupes et les individus qui sont responsables de tels actes".
Au Koweit, un attentat anti-chiite revendiqué par l'EI a visé une mosquée de la capitale, faisant 25 morts et 202 blessés, selon un bilan officiel. C'est la première attaque ciblant un lieu de prière fréquenté par des
chiites dans ce riche émirat pétrolier à majorité sunnite. Le groupe Etat islamique,
sunnite, qui considère les chiites comme des hérétiques, a rapidement
endossé la responsabilité de l'attentat mené pendant la grande prière
dans la mosquée Al-Imam al-Sadeq à Koweït City.
En Somalie,
à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Mogadiscio. des dizaines de
soldats ont été tués dans l'attaque par les islamistes shebab d'une base
de la force de l'Union africaine (UA) à Lego, tenue par un contingent
de l'armée burundaise, ont affirmé des témoins.
"Les combats ont été les plus violents jamais observés dans la zone, les combattants shebab ont pris complètement le contrôle de la base et tué de nombreux soldats", a déclaré un chef local. Toutes ces attaques ont soulevé une vague d'indignation, notamment dans les capitales européennes, qui ont aussi dit leur solidarité avec les pays touchés. La Maison Blanche a condamné des attaques "odieuses", et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a dénoncé des actes "effroyables".
En Syrie, au moins 164 civils ont été tués par le groupe Etat islamique à Kobané depuis le début jeudi d'une attaque surprise contre cette ville syrienne kurde frontalière de la Turquie, une ONG dénonçant l'un des "pires massacres" de l'EI en Syrie.
La situation restait très tendue vendredi, où des jihadistes étaient retranchés dans des immeubles et utilisaient des civils comme boucliers humains, ont indiqué des militants et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme "Il y aurait au moins 70 civils pris en otage", a précisé Mostafa Ali, un journaliste originaire de Kobané qui se trouve aux abords de la ville. Les combattants kurdes "encerclent les immeubles mais n'osent pas tirer pour ne pas mettre en péril la vie des civils".
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