Depuis le vote sur le Brexit, les têtes tombent de l'autre côté de la Manche. Au lendemain du référendum, la première victime dans la classe politique britannique a été David Cameron, le premier ministre à l'origine du vote. Ironiquement, cette promesse de campagne qui l'avait maintenu en place, a finalement précipité sa chute. Après avoir négocié avec l'UE, il avait en effet milité pour le camp du "Remain" (maintien). Le 24 juin dernier, il a annoncé sa démission. Celle-ci ne devait toutefois être effective que dans trois mois. "Les Britanniques ont pris une décision claire (...) et je pense que le pays a besoin d'un nouveau leader pour prendre cette direction", avait-il déclaré.
Le candidat naturel qui devait lui succéder à la tête du pays était Boris Johnson. L'ancien maire de Londres était devenu l'un des symboles de la campagne du leave (départ). Très populaire, il était tout désigné à l'issue des résultats. Mais coup de théâtre, une semaine après la victoire du Brexit, ce dernier a choisi de renoncer. "Après avoir consulté mes collègues et considérant les circonstances au Parlement, j'en ai conclu que cette personne ne pouvait pas être moi" avait-il lâché devant une horde de journalistes incrédules. Le syndrome de la démission a aussi touché Nigel Farage, le leader d'Ukip, le parti europhobe britannique. S'il lui était impossible de remplacer David Cameron au poste de premier ministre, sa place de leader au sein des pro-Brexit aurait éventuellement pu consolider sa place au sein l'échiquier politique. "Mon objectif de sortir de l'Union européenne est atteint (...) j'ai accompli ma mission", a-t-il expliqué.
La tempête qui agite la classe politique britannique n'épargne pas les travaillistes. Jeremy Corbyn, leur chef, est de plus en plus contesté. Lors de la campagne, son engagement pour le maintien avait été jugé assez tiède. Il se bat depuis contre une fronde d'une partie de sa direction, soutenue par près de 80% des députés de gauche. Une autorité contestée qui pourrait à terme provoquer une scission au sein du Labour.
Dans le clan conservateur, le casse-tête semble se résoudre. Pourtant, la division avait été consommée durant la campagne. Le parti s'était scindé entre pro et anti-Brexit. Malgré tout, on sait ce lundi 11 juillet que la ministre de l'Intérieur, Theresa May, succédera à David Cameron. Le Premier ministre démissionnaire a annoncé qu'elle prendrait ses fonctions ce mercredi 13 juillet. Le même jour, David Cameron a indiqué qu'il présenterait sa démission à la Reine. Theresa May était déjà arrivée en tête des deux votes des députés conservateurs visant à désigner le premier ministre. Face à elle, il ne restait qu'Andrea Leadsom, la ministre de l'Énergie. Mais cette dernière a annoncé aujourd'hui son retrait de la course à la succession de David Cameron. Quant à Michael Gove, l'actuel ministre de la Justice un temps pressenti, il a été éliminé jeudi 7 juillet. L'homme souffrait d'une image peu fiable après ses multiples trahisons. Au départ très proche de David Cameron, il l'avait finalement abandonné pour se ranger du côté de Boris Johnson, avant de le trahir à son tour.
Theresa May présente l'avantage d'avoir un profil assez hybride concernant la sortie de l'UE. Eurosceptique de conviction, elle avait tout de même milité pour le Remain, par loyauté envers David Cameron. Elle a d'ores et déjà assuré que le Brexit aurait bien lieu. "Je ne saurais être plus claire : il n’y aura pas de tentative pour rester au sein de l’UE. Il n’y aura pas de tentative de revenir par la porte dérobée", a-t-elle assuré, ajoutant : "Brexit signifie Brexit et nous en ferons un succès." Dans ses plans de bataille, avoir accès au marché européen et négocier "le meilleur contrat commercial pour les biens et les services". Pour cela la futur première ministre a prévenu : elle n'hésitera pas à faire peser dans la balance le sort des trois millions d'Européens installés au Royaume-Uni.
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