Le marathon diplomatique entre les grandes puissances et l'Iran se poursuit ce jeudi 2 avril à Lausanne, après huit jours de négociations et une nouvelle nuit blanche pour parvenir à un compromis sur le nucléaire iranien. "On est à quelques mètres de l'arrivée, quelques dizaines de mètres mais on sait aussi que ce sont toujours les plus difficiles", a résumé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius en arrivant à Lausanne peu avant minuit.
"L'enjeu est très important car il s'agit de la lutte contre la prolifération nucléaire et d'une certaine manière de la réintégration de l'Iran dans la communauté internationale", a-t-il estimé. L'Iran et le groupe dit du P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine, Russie et Allemagne) tentent de parvenir à un projet d'accord fondamental sur le nucléaire, permettant d'aller vers la conclusion d'un texte final d'ici au 30 juin.
La communauté internationale veut brider le programme nucléaire iranien et le contrôler étroitement pour s'assurer que Téhéran ne se dotera jamais de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étranglent son économie. Toute la nuit, les discussions se sont enchaînées. Bilatérales entre ministres, dont quatre heures d'entretiens entre les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et iranienne Mohammad Javad Zarif, réunions entre experts, discussions entre les hauts diplomates des différentes délégations.
"Ça continue à tout les niveaux", a indiqué une source occidentale. Au petit matin, le ministre iranien Mohammad Javad Zarif est apparu lors d'une pause. "Nous bougeons", a-t-il dit sans plus de précisions. Mercredi soir, il avait exhorté les grandes puissances à "saisir le moment et l'opportunité (d'un accord) qui ne se répétera peut-être pas". L'Iran a montré qu'il souhaitait "un accord" avec le monde, mais qu'il "n'acceptera pas d'être soumis à la force et à des exigences excessives", a-t-il ajouté.
Après un an et demi de tractations acharnées, de Genève à Lausanne en passant par Vienne et New York, les discussions butent toujours sur les mêmes problèmes, selon des diplomates occidentaux et iraniens. Ces deux points sont les sanctions et la recherche et le développement permettant à l'Iran de développer des centrifugeuses plus performantes.
Les centrifugeuses permettent d'enrichir l'uranium et cette question est au cœur du problème. Enrichi à 90%, l'uranium est destiné à la fabrication d'une bombe atomique et la communauté internationale soupçonne Téhéran de vouloir acquérir cette arme, ce que l'Iran a toujours démenti. L'autre difficulté concerne les sanctions, américaines, européennes et surtout onusiennes, dont Téhéran réclame la levée rapide dès la conclusion d'un accord.
Dans la nuit de mardi à mercredi, alors qu'expirait la date butoir théorique pour un accord, une certaine cacophonie avait éclaté après la suspension d'une énième plénière entre grandes puissances et Iran. Chaque délégation était allée de son commentaire, les uns très optimistes évoquant un accord en vue, d'autres démentant et faisant état de blocages persistants.
John Kerry et Mohammad Javad Zarif, les deux principaux protagonistes du dossier, impliqués depuis un an et demi dans des tractations éprouvantes et laborieuses, ont besoin d'un accord d'étape qui puisse leur permettre de tenir le cap et d'acheter du temps face à leurs faucons respectifs et face aux puissances régionales hostiles à tout compromis.
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